Coordonnateur politique de la coalition citoyenne Wakit-Tamma, Zakaria Adoum Zakaria tire la sonnette d’alarme sur la situation politique, économique et sociale du Tchad. Dans une déclaration ferme, il dénonce la confiscation du pouvoir, l’injustice sociale grandissante et appelle à une refondation profonde de l’État.
Une transition politique contestée
Pour Zakaria Adoum Zakaria, la transition actuelle n’a rien de démocratique. Il accuse les autorités de perpétuer un régime autoritaire sous une nouvelle forme. « Ce que nous vivons n’est pas une transition, mais une prolongation déguisée du règne d’Idriss Déby, à travers son fils », déclare-t-il, en référence au général Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition depuis avril 2021.
Le coordonnateur politique de Wakit-Tamma estime que le processus politique est verrouillé et ne permet pas une véritable expression du pluralisme. « Les dialogues organisés n’étaient qu’un simulacre. L’opposition réelle, la société civile indépendante et la diaspora critique ont été écartées », affirme-t-il.
Une économie au service d’une élite
Sur le plan économique, Zakaria dénonce une gestion opaque des ressources nationales, notamment pétrolières. Selon lui, les richesses du pays ne bénéficient qu’à une minorité proche du pouvoir. « Le peuple tchadien souffre pendant que les élites se partagent les dividendes du pétrole », dit-il.
Il regrette l’absence de politique économique inclusive et durable. « Le chômage des jeunes explose, l’agriculture est abandonnée, et la dépendance vis-à-vis de l’extérieur s’aggrave », poursuit-il, appelant à un redéploiement stratégique des investissements vers les secteurs productifs.
Une crise sociale profonde
Au niveau social, Zakaria Adoum Zakaria dresse un tableau préoccupant : hôpitaux débordés, écoles délabrées, services publics défaillants. Il pointe également la montée des tensions communautaires et l’exclusion des jeunes. « Le mal-être est généralisé. La frustration et l’injustice alimentent les violences et l’insécurité », alerte-t-il.
Pour lui, seule une véritable justice sociale et une politique de réconciliation nationale permettront de restaurer la cohésion du pays.
Une diplomatie à réorienter
En matière de relations internationales, le leader de Wakit-Tamma critique la soumission du Tchad à certaines puissances étrangères, notamment à travers la présence militaire française. Il appelle à une diplomatie indépendante, tournée vers les intérêts du peuple tchadien. « Nous ne sommes pas contre les partenariats, mais ils doivent être équilibrés, respectueux de notre souveraineté », insiste-t-il.
Une vision alternative
Zakaria Adoum Zakaria appelle à un sursaut national. Il plaide pour un changement de système plutôt qu’un simple changement de dirigeants. « Le Tchad a besoin d’un contrat social nouveau, basé sur la démocratie, la justice et l’inclusion », conclut-il.
À travers sa voix, Wakit-Tamma continue de porter l’espoir d’un autre Tchad, fondé sur la vérité, la responsabilité et l’émancipation citoyenne.