La plateforme interreligieuse NEKEMANDO a vivement condamné, lors d’un point de presse tenu à N’Djamena, la tuerie survenue le 14 mai dans la localité de Mandakao, dans le sud du Tchad. L’organisation, engagée pour la paix communautaire, dénonce un « acte de barbarie » ayant coûté la vie à des civils innocents, dont des femmes et des enfants.
Les violences, qui rappellent les douloureux événements survenus par le passé à Sandana, Goré, Léo et Mangamé, ont été qualifiées d’« injustifiables » par les responsables de NEKEMANDO. Les images circulant sur les réseaux sociaux, montrant des corps mutilés, ont suscité une vive émotion à travers le pays.
S’exprimant au nom de la plateforme, le coordinateur national Bishop Amane Mamate a salué le comportement de la communauté peule, cible présumée des violences, pour sa retenue face à cette tragédie. « La vengeance ne fait que perpétuer la haine. Nous appelons à laisser la justice suivre son cours », a-t-il déclaré, exhortant les forces de l’ordre à agir avec impartialité pour retrouver et juger les auteurs des violences.
La plateforme a également remercié les autorités de transition pour leurs efforts récents en faveur de la paix, tout en appelant les leaders religieux de toutes confessions à se mobiliser par la prière et la médiation. « Ces crimes profitent à des forces obscures qui souhaitent voir le pays s’embraser », a-t-il averti.
NEKEMANDO a, par ailleurs, lancé un appel à la responsabilité collective, demandant aux acteurs communautaires de se rapprocher des victimes pour poser des gestes de pardon et de réconciliation. « Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas commet un péché », a rappelé Bishop Amane Mamate, citant la Bible.
Enfin, la plateforme a mis en garde contre toute récupération politique de cette crise, estimant que justice et politique doivent rester séparées pour préserver la paix. Elle a renouvelé son soutien au président de la République dans ses efforts pour maintenir l’unité nationale.