vendredi, juin 13, 2025
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Tchad : entre nécessité d’ordre public et inquiétudes sociales

Ce jeudi 15 Mai , la mobilisation massive des autorités sur le site de Goudji Hamaral-Goz a marqué une nouvelle étape dans la reprise des Réserves de l’État au Tchad. Trente véhicules des forces de l’ordre, des équipes de la mairie du 2ᵉ arrondissement, de la mairie centrale, du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat : tous étaient sur le terrain pour une opération de délimitations et de badigeonnage. Un signal fort.

Si l’objectif affiché est légitime – réaffirmer la souveraineté de l’État sur ses domaines fonciers – l’intervention soulève néanmoins quelques interrogations d’ordre social et organisationnel.

D’abord, le calendrier de l’opération suscite des inquiétudes. À quelques semaines de la saison des pluies, les populations concernées redoutent une précipitation dans l’exécution des déguerpissements, malgré les promesses de relogement. L’État s’engage certes à ne pas déloger sans alternative, mais sur le terrain, le manque de communication directe avec les habitants et l’absence de visibilité sur les terrains de substitution alimentent la confusion.

Ensuite, la présence musclée des forces de sécurité, bien que dissuasive, pourrait être perçue comme excessive, dans un contexte où le dialogue social aurait dû primer. Beaucoup craignent que l’opération, malgré sa planification, se transforme en une manœuvre coercitive si les mesures sociales annoncées tardent à être concrétisées.

Par ailleurs, si l’initiative du Comité interministériel est à saluer, il reste à évaluer sa capacité réelle à accompagner durablement les déplacés, en matière d’accès à l’eau, à l’électricité, aux infrastructures sociales de base sur les nouveaux sites.

En définitive, cette opération révèle la tension persistante entre urbanisme légaliste et réalité sociale urbaine. Le respect du droit foncier est essentiel, mais il doit s’accompagner d’un dispositif humain, progressif et transparent pour ne pas sacrifier des familles déjà vulnérables sur l’autel de l’aménagement.

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