Au Tchad, le Hadj, symbole de foi et de dévotion, est devenu un projet lucratif contrôlé par l’État, où des responsables exploitent cette obligation religieuse à des fins personnelles. Le comité d’organisation, sous contrôle gouvernemental, relègue le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques à une simple formalité.
En une décennie, le coût du Hadj pour les pèlerins tchadiens a triplé, passant de plus d’un million à plus de trois millions de FCFA. Une hausse spectaculaire, sans amélioration notable des conditions de voyage et de séjour. Les pèlerins dénoncent des hébergements médiocres, un encadrement insuffisant et un manque de suivi médical.
L’obtention du visa est devenue un parcours semé d’embûches, où des frais supplémentaires, souvent déguisés en rançons, sont imposés par des réseaux influents. Ces pratiques abusives excluent de nombreux fidèles de leur droit au pèlerinage.
Il est impératif d’exiger une transparence totale dans la gestion des fonds, un contrôle indépendant du comité d’organisation, et la restauration du rôle du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques. Le Hadj doit rester un moment de dévotion accessible à tous, et non un projet lucratif au service de quelques-uns.
Une analyse de : SADAM MADIRI KAWADI