Les autorités burkinabè haussent le ton face à la mendicité qui prend de l’ampleur dans les grandes villes. À Ouagadougou, la brigade Laabal a lancé une opération de terrain visant à décourager la paresse et à réinsérer les mendiants capables de travailler dans des activités productives.
Selon les responsables de la brigade, plusieurs personnes valides préfèrent mendier au lieu de chercher un emploi. Pour inverser la tendance, une dizaine de mendiants ont été interpellés puis affectés à des travaux d’intérêt public, notamment le pavage des rues et le nettoyage des caniveaux, du lever au coucher du soleil pendant une semaine.
« La mendicité entretient l’oisiveté et freine le développement. Le travail reste la seule voie vers la dignité et la contribution au progrès national », a expliqué un membre de la brigade, qui annonce des sanctions dissuasives contre les récalcitrants.
Répression de l’exploitation des enfants
Dans la même journée, le procureur du Faso, Bakouli Blaise Bazié, a dénoncé l’utilisation d’enfants dans la mendicité religieuse, une pratique encore répandue dans certaines zones urbaines.
Il a averti que tout contrevenant s’expose à jusqu’à dix ans d’emprisonnement et de fortes amendes.
Cette annonce intervient après l’arrestation d’un maître coranique accusé d’avoir torturé un élève de 13 ans pour ne pas avoir rapporté assez d’argent. Le procès est prévu le 19 novembre pour séquestration, coups et blessures et actes de torture.
Le procureur a appelé la population à coopérer avec la justice, à signaler les abus et à encourager les maîtres religieux respectueux des droits de l’enfant.
Une mesure saluée mais débattue
Cette initiative suscite à la fois approbation et questionnements. Pour ses partisans, elle représente une étape importante vers la responsabilisation sociale et la lutte contre l’oisiveté. D’autres estiment cependant qu’une approche plus inclusive, fondée sur la formation professionnelle et la réinsertion économique, serait plus durable que la seule répression.
Entre exigence de dignité et impératif de justice sociale, le Burkina Faso tente ainsi de tracer une voie nouvelle : celle d’une société où la solidarité rime avec responsabilité.





