Tchad : La Commission des Affaires étrangères réaffirme la souveraineté nationale face aux critiques françaises

La Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale du Tchad a vivement réagi ce 11 juillet 2025 à un message publié sur les réseaux sociaux par son homologue française concernant la détention de M. Succès Masra, président du parti politique Les Transformateurs.

Dans un communiqué officiel, la Commission tchadienne rappelle que le pays est un État souverain doté d’un système judiciaire indépendant, où la séparation des pouvoirs est un principe fondamental. Elle souligne que les procédures engagées contre M. Masra relèvent exclusivement de la compétence de la justice tchadienne, qui agit dans le respect de la légalité, des droits de la défense et des engagements internationaux du Tchad.

La Commission dénonce toute tentative d’ingérence ou de pression extérieure visant à influencer ou discréditer le fonctionnement des institutions nationales. Elle réaffirme que la coopération entre parlements doit reposer sur le respect mutuel, l’égalité entre États et la non-ingérence dans les affaires intérieures.

Enfin, elle exprime sa pleine confiance en la justice tchadienne pour faire toute la lumière sur cette affaire dans un esprit d’impartialité et de sérénité.

N’Djamena : Une visite du maire du 1er arrondissement, mais toujours aucune solution face aux inondations

Le maire du 1er arrondissement de N’Djamena, Mahamat Hassan Mahamat, a effectué une visite de terrain après les fortes pluies qui ont frappé la capitale. Pourtant, cette opération ressemble davantage à une mascarade qu’à une véritable action face à un problème chronique.

Depuis des années, les habitants des quartiers vulnérables subissent les mêmes inondations, provoquées par des canaux de drainage bouchés, une gestion défaillante des déchets et un manque criant d’infrastructures adaptées. Malgré des visites répétées, aucune stratégie sérieuse ni plan d’entretien durable n’a été mis en place.

Cette tournée du maire ne fait que confirmer l’incapacité flagrante des autorités locales à agir efficacement. Plutôt que d’apporter des solutions concrètes, elles se contentent d’effets d’annonce et de gestes symboliques, laissant les populations se débrouiller face à la montée des eaux.

Il est urgent que les responsables municipaux dépassent ces inspections de façade pour enfin mobiliser les moyens nécessaires et engager des mesures durables. Faute de quoi, N’Djamena continuera à patauger dans l’eau, au mépris de la sécurité et du bien-être de ses habitants.

Afrique :Deux visions opposées de l’Afrique , entre respect affiché et propos controversés

Alors que les relations entre les grandes puissances et le continent africain suscitent de nombreux débats, les attitudes des dirigeants comme Vladimir Poutine et Donald Trump continuent d’alimenter les discussions.

Le président russe, Vladimir Poutine, est perçu par de nombreux observateurs africains comme un chef d’État qui accorde une considération particulière à l’Afrique. Son discours à l’égard des pays africains est souvent empreint de respect, de coopération équitable et d’un appel à l’émancipation vis-à-vis des influences néocoloniales. Lors des différents sommets Russie-Afrique, M. Poutine a réaffirmé son engagement pour un partenariat basé sur la souveraineté et le développement mutuel. Certains soulignent également son attachement à des valeurs spirituelles, invoquant une posture guidée par une certaine foi.

En revanche, le président américain Donald Trump a été au cœur de vives polémiques concernant ses propos sur le continent. Ses déclarations qualifiant certains pays africains de « pays de merde » avaient suscité une vague d’indignation à travers le monde. Pour beaucoup, ces propos traduisent un manque de respect flagrant envers les peuples africains et ont renforcé une image de mépris et de racisme attribuée à l’ex-président américain.

Ces deux figures emblématiques illustrent ainsi deux approches diamétralement opposées dans leurs relations avec l’Afrique : d’un côté, une volonté affichée de partenariat équitable ; de l’autre, une série de propos perçus comme condescendants et discriminatoires.

Tchad :Colère et incompréhension après la démolition du centre CEFODEV à N’Djaména

L’annonce de la démolition du Centre d’Éducation et de Formation pour Déficients Visuels et Voyants (CEFODEV), survenue le 2 juillet dernier dans le 9ᵉ arrondissement de N’Djaména, a provoqué une onde de choc au sein de la communauté des personnes handicapées et bien au-delà. Pour beaucoup, cet acte marque un recul inquiétant dans la promotion de l’éducation inclusive au Tchad.

Fondé à Ngonba il y a quelques années par des personnes aveugles elles-mêmes, sans appui de l’État, le CEFODEV offrait un cadre scolaire adapté à plus de 40 enfants non-voyants, devenant au fil des années une institution de référence dans le domaine de la formation spécialisée. Loin d’un simple bâtiment, le centre représentait un espoir, un symbole de résilience et d’autonomie.

Une démolition brutale, sans préavis

D’après une lettre ouverte rendue publique ce 11 juillet, la destruction du centre a été ordonnée sans aucune notification officielle préalable, en pleine période scolaire. Les responsables du CEFODEV dénoncent une opération expéditive, menée au nom d’un projet d’aménagement urbain, sans concertation ni solution de relogement. « C’est une agression contre les plus vulnérables. Un mépris manifeste envers ceux qui ne voient pas mais qui espèrent », écrivent-ils.

Le terrain aurait pourtant été régularisé par les services du cadastre en 2018. Mieux encore, selon les documents annexés à la lettre, des démarches étaient en cours auprès du ministère de l’Urbanisme pour faire intégrer le site dans le plan d’aménagement, afin d’épargner cette structure essentielle pour les déficients visuels.

Un maire pointé du doigt

Dans leur message, les fondateurs du centre s’en prennent violemment au maire du 9ᵉ arrondissement, qu’ils accusent d’avoir orchestré l’opération. Ancien inspecteur de l’Éducation, le maire connaissait pourtant bien le rôle de l’établissement. Ce revirement brutal est perçu comme une « trahison » par ceux qui l’avaient vu autrefois défendre les causes éducatives.

Le ton monte également contre son adjoint, qui aurait tenu des propos jugés désobligeants devant les enfants choqués, affirmant que même le président n’aurait pu l’empêcher de démolir le centre. Une posture perçue comme arrogante et insensible par les défenseurs du projet.

Une école détruite, des vies bouleversées

Les conséquences de cette démolition sont graves : des enfants se retrouvent sans lieu d’apprentissage, les enseignants sont désorientés, et l’avenir du projet est désormais incertain. Les responsables du CEFODEV alertent sur le risque de découragement général, à un moment où les politiques d’inclusion scolaire sont encore fragiles dans le pays.

Un appel au secours lancé à l’État

Dans leur lettre, les porteurs du projet en appellent à l’intervention du gouvernement central et aux partenaires internationaux pour reconstruire ce qui a été détruit. Ils demandent réparation et appellent à la responsabilité de l’État face à la vulnérabilité des populations aveugles.

Pour les membres du CEFODEV, la démolition du centre dépasse le simple cadre local : « Il s’agit d’une atteinte au droit fondamental à l’éducation, à l’égalité des chances, et à la dignité humaine. »

Sécurité régionale : le CCJDIA appelle à la solidarité de la jeunesse africaine face aux attaques terroristes dans l’espace AES

Le Cadre de Concertation des Jeunes pour la Défense des Intérêts Africains (CCJDIA) tire la sonnette d’alarme face à la recrudescence des attaques terroristes au sein des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Dans un communiqué publié ce jeudi, l’organisation panafricaine dénonce les actes perpétrés par « des hommes animés de mauvaise foi » visant à fragiliser la stabilité de ces nations.

Le CCJDIA interpelle les États africains disposant de capacités militaires à se joindre aux efforts de lutte contre les groupes armés qui, selon le communiqué, bénéficieraient de complicités extérieures. Pour l’organisation, ces violences ont pour objectif de freiner la quête d’indépendance et de développement engagé par les gouvernements de la région.

Fidèle à sa vocation de défense des intérêts africains, le CCJDIA entend également mobiliser la jeunesse du continent autour de cette cause. Une tournée régionale dans les trois pays de l’AES est envisagée, avec des rencontres de terrain visant à comprendre les causes de l’enrôlement de jeunes africains dans les groupes extrémistes.

Par cette initiative, le CCJDIA, sous la houlette de son Secrétaire Général panafricain, Abbé Abel, affirme son engagement à contrer l’endoctrinement et à renforcer la résilience des jeunes face à l’idéologie terroriste.

كوري بوغودي… ذهبُ الموت وصمتُ الخيانة

« في هذا النظام اللعين، لا يكفي أن تكون كفؤاً لتحظى بمستقبل، بل يجب أن تكون من أبناء الطبقة المحظوظة… » — صدام مادري كوادي

في كوري بوغودي، لا تشرق شمس الحياة، بل شمس الاحتضار البطيء. هناك، في عمق الصحراء، تنقّب الفقراء عن وهمٍ مغلّف بالذهب، بينما تتقاسم الجنرالات والوزراء الغنيمة على طاولات من خشب مهرب. ذهبُ تيبستي لا يُطعم أبناء الشعب، بل يُقتل من أجله أبناؤه، ويُصدّر إلى الخارج مكلّفًا برائحة دمهم.

قبل أيام فقط، عشرة أرواح فقيرة، عشرة رجال منسيين، لفظوا أنفاسهم الأخيرة على الحدود الجزائرية، مطاردين كالحيوانات، دون محامٍ، دون دولة، دون حتى بيان نعي رسمي. الدولة لم تحرك ساكنًا. لا إعلان، لا إدانة، لا حتى كذبة تبرير. فقط صمت. صمت فاجر يساوي جريمة.

نظام لا يقتل فقط بالبندقية، بل يقتل بالصمت، باللامبالاة، وبالاحتقار المؤسسي. الشباب الذين كان من المفترض أن يكونوا عماد المستقبل، يدفنون تحت الرمال، فيما تُبنى ناطحات السحاب من عرقهم في عواصم أجنبية. ما يحدث ليس تقصيرًا، بل سياسة.

أما في العاصمة، فالحياة وردية لأبناء النظام. جوازات دبلوماسية، حسابات في دبي، سيارات مدرعة، وحراس من الحرس الجمهوري. من لم يُولد في العائلة « الصحيحة »، يُترك ليموت في حُفر كوري بوغودي، أو يُقتل كالكلب على حدود الجزائر، أو يُرمى في السجون بتهمة التمرد.

والأكثر عارًا؟ صمت المثقفين. أولئك الذين باعوا صوتهم مقابل فتات المناصب، يتحدثون عن « الاستقرار »، وهم يعلمون أن هذا الاستقرار مبني على جماجم المعدّنين، وصرخات الأمهات، وعار الخنوع.

هل هذا وطن؟ أم مزرعة مفخخة بالألغام؟ هل هذا نظام؟ أم عصابة تحمل علمًا وطنيًا؟ هل هذه دولة؟ أم كذبة فاخرة تُدار بالتحايل والكمائن؟

إن لم نكتب، نموت. وإن كتبنا، نُهدد أو نُسجن. لكننا سنكتب. ليس من أجلهم، بل من أجل الذين يموتون مرتين: حين يُقتلون، وحين يُنسَون.

بقلم: صدام مادري كوادي

Société : La MUDESOFT organise une conférence de presse sur l’accès à l’information publique et la transparence financière

C’est dans le cadre du projet Citoyenneté Active et Gouvernance Ouverte au Tchad (CAGOT) que la Mutuelle pour le Développement Économique et Social de la Femme Tchadienne (MUDESOFT), en partenariat avec l’Union européenne et Oxfam, a tenu une conférence de presse ce matin à la Maison de la Presse du Tchad.

Lors des échanges avec les journalistes, la présidente de la MUDESOFT, Madame TONGUEBAYE Madjieb Eunice, a souligné que l’objectif de cette conférence est de plaider pour l’application de l’ordonnance n°12, relative à la parité dans les fonctions électives et normatives.

Elle a également invité le gouvernement de la 7ᵉ République à initier une loi garantissant l’accès à l’information publique et budgétaire, afin de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance au Tchad.

Par Djonyabo Yefta

Moissala : la jeunesse du Barh-Sara dénonce le blocage du projet d’atelier de formation professionnelle

Le Réseau des associations des jeunes du Mandoul/Barh-Sara tire la sonnette d’alarme. Soucieuse du développement local et l’épanouissement de la jeunesse, cette structure dénonce la lenteur et l’inachèvement du chantier de construction d’un atelier de formation professionnelle à Moissala, un projet pourtant lancé en 2023 et dont l’achèvement était prévu pour décembre 2024.

Selon les jeunes, l’entreprise Global Terrestre Tchad Sarl, adjudicataire du marché, a failli à ses engagements en ne respectant pas les délais contractuels. Plus d’un an après la date butoir, le site reste à l’abandon, plongeant les espoirs de toute une génération dans l’incertitude.

Les jeunes accusent l’entreprise de « laxisme » et dénoncent également le « silence complice » des autorités locales, notamment de l’exécutif communal sortant, qu’ils tiennent en partie responsable de l’arrêt des travaux. « Ce projet, vital pour l’avenir des jeunes de Moissala, semble avoir été sacrifié sur l’autel de l’indifférence et des intérêts privés », fustige l’association.

Le Réseau regrette que Moissala, chef-lieu du département du Barh-Sara, reste dépourvu de toute infrastructure culturelle ou centre de formation digne de ce nom, en dépit de sa démographie croissante et de son rôle central dans la région.

Face à cette situation, les jeunes lancent un appel pressant aux autorités compétentes afin qu’elles interviennent sans délai pour relancer et achever les travaux. Ils insistent sur l’importance de cette infrastructure, censée offrir un espace d’apprentissage, de formation professionnelle et de promotion culturelle pour les jeunes du département.

« Notre avenir est en jeu », conclut le Réseau, déterminé à poursuivre la mobilisation jusqu’à ce que leurs revendications soient entendues et que justice soit rendue à la jeunesse du Barh-Sara.

Orpaillage meurtrier en Algérie : un drame qui révèle les failles de la protection des migrants tchadiens

La mort de dix jeunes tchadiens, tués le 6 juillet 2025 par des éléments de l’armée algérienne dans une zone aurifère du sud algérien, met en lumière une réalité brutale et silencieuse : celle des migrants économiques tchadiens livrés à eux-mêmes dans les zones frontalières.

Originaires des villages de Sidéré et Kindji, dans le département de Dababa, ces jeunes ont quitté leur région en quête de revenus, attirés par les promesses de l’or dans les zones désertiques d’Algérie. L’activité minière artisanale, bien que risquée et illégale, est devenue un recours fréquent pour des milliers de jeunes sans emploi. Mais dans un contexte de contrôle sécuritaire strict, cette quête de survie peut se transformer en piège mortel.

Le recours présumé à la force armée contre ces orpailleurs relance le débat sur les méthodes des forces de sécurité algériennes, déjà pointées du doigt pour des cas similaires dans les années précédentes. Le drame illustre aussi la complexité de la gestion des migrations informelles dans les régions sahélo-sahariennes, où les frontières sont poreuses mais la réponse sécuritaire souvent brutale.

Côté tchadien, le silence des autorités interroge. Ni communiqué officiel, ni message de condoléances, ni demande d’enquête internationale n’a été formulé jusqu’ici. Cette posture alimente un sentiment d’abandon chez les familles et soulève des critiques sur l’absence de protection consulaire pour les ressortissants en situation de vulnérabilité à l’étranger.

Ce drame n’est pas un cas isolé. Depuis plusieurs années, des jeunes tchadiens meurent dans l’indifférence en Libye, en Algérie ou au Niger, souvent dans les zones minières ou sur les routes de la migration. Sans mécanisme de suivi, de recours ou de justice, ces pertes humaines s’empilent dans l’anonymat.

Plus qu’un incident frontalier, cette tragédie pose une question politique essentielle : quelles mesures concrètes le gouvernement tchadien est-il prêt à prendre pour protéger ses citoyens à l’extérieur, réguler les migrations économiques et faire face aux risques sécuritaires croissants ?

En l’absence de réponse institutionnelle, le sentiment d’injustice risque de s’enraciner, renforçant la méfiance entre les populations et leurs représentants.

Pont bascule de Moundou-Koumra : la corruption persiste malgré les contrôles

À Moundou, dans la province du Logone Occidental, la corruption aux postes de pesage continue de miner les efforts des autorités pour réguler le transport routier. Malgré les mesures en vigueur et les mises en garde répétées, certains agents et chauffeurs de poids lourds maintiennent un réseau de complicité.

Ces derniers ont modifié leurs pratiques en stationnant les camions à la frontière camerounaise, puis en les faisant circuler de nuit sur l’axe Ngaoundéré-Moundou-Koumra, évitant ainsi le passage obligatoire par le pont bascule. Cette stratégie permet d’éluder les contrôles et fragilise l’application des règles.

Les autorités locales sont appelées à renforcer la surveillance afin de lutter efficacement contre cette fraude qui compromet les recettes publiques et la sécurité routière.