#Médias :Le journal Le Pays dénonce un climat d’intimidation croissante

La tension ne retombe pas autour du journal Le Pays. Quelques semaines après la relaxe de son Directeur de publication, Monodji Olivier, les journalistes de la rédaction disent être la cible d’agissements préoccupants.

Dans un communiqué transmis à la presse, le journal indique que des individus non identifiés multiplient les va-et-vient autour de ses bureaux à N’Djaména. Ces personnes, circulant à bord de véhicules aux vitres teintées et non immatriculées, auraient, à plusieurs reprises, proféré des menaces à l’encontre de ceux qui fréquentent les lieux.

Le dernier incident signalé date du samedi 16 août. Selon la rédaction, un homme entièrement vêtu de noir s’est présenté au siège et a demandé la présence des journalistes. N’obtenant aucune réponse satisfaisante, il aurait passé un appel téléphonique avant d’embarquer dans une voiture blanche vitres fumées qui l’attendait devant les locaux.

Face à cette situation, Le Pays estime que ses journalistes font l’objet de manœuvres d’intimidation destinées à les dissuader d’exercer leur mission d’information. Le journal en appelle aux autorités compétentes afin de garantir la sécurité de ses collaborateurs et de préserver la liberté de la presse. Il prévient que tout incident sera porté à la responsabilité des services de sécurité.

Cette alerte vient relancer le débat sur les conditions d’exercice du journalisme au Tchad et le respect des droits fondamentaux.

Éditorial /#Poutine #Trump : l’Europe reléguée, l’Afrique à l’heure du réveil

La récente rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska sonne comme une gifle symbolique pour une Europe déjà fragilisée sur la scène internationale. Alors que Washington et Moscou se repositionnent ouvertement sans consulter les capitales européennes, c’est l’image même de l’Europe qui vacille : celle d’un continent autrefois incontournable, aujourd’hui cantonné à un rôle de spectateur.

Ce tête-à-tête entre les deux géants traduit un changement profond des rapports de forces. Les accords se négocient désormais sans Paris, Berlin ou Bruxelles. Et pendant que les grandes puissances redessinent les équilibres géostratégiques, l’Afrique, elle, reste encore trop souvent en marge, observatrice silencieuse de jeux diplomatiques qui définissent pourtant son propre avenir.

Il est temps que le continent africain prenne conscience de son poids réel : un marché en expansion, une démographie dynamique, des ressources stratégiques indispensables et un capital diplomatique grandissant. L’Afrique ne doit plus attendre que d’autres décident à sa place. Elle doit s’affirmer comme un acteur à part entière dans les grandes discussions internationales, imposer ses priorités et défendre ses intérêts avec la même fermeté que ceux qui façonnent déjà le nouvel ordre mondial.

L’humiliation de l’Europe face au tandem Poutine Trump doit servir de leçon au continent africain. Dans un monde multipolaire en recomposition, rester passif reviendrait à se condamner à l’effacement. L’Afrique doit désormais parler d’une seule voix, construire un leadership collectif, et entrer dans l’arène non plus en victime, mais en puissance assumée.

Le temps est venu pour l’Afrique de ne plus subir l’histoire, mais de l’écrire.

Politique : coup de théâtre chez Les Transformateurs

L’annonce est tombée comme un coup de tonnerre. À peine 72 heures après la condamnation de Dr Succès Masra à 20 ans de prison ferme, son bras droit et vice-président du parti Les Transformateurs, Dr Sitack Yombitinan Béni, a décidé de jeter l’éponge.

Devant la presse à N’Djamena, il a assuré que son choix n’était pas motivé par la nomination de BedoumDra Kordjé, ex-vice-président de la BAD et ancien ministre, mais par la volonté de se recentrer sur sa carrière d’enseignant et ses travaux de recherche. Une explication qui laisse pourtant sceptiques de nombreux militants, lesquels dénoncent une « défection » au moment le plus critique pour le parti.

L’incompréhension est d’autant plus grande que, le jour du verdict, Dr Béni appelait encore au soutien de son leader emprisonné. Trois jours plus tard, il officialisait sa démission sur Facebook, alimentant les rumeurs d’influences extérieures visant à affaiblir la formation politique.

Des proches de la direction affirment ne pas craindre ce départ, évoquant même une possible « mission » discrète confiée à l’ex-vice-président. Mais la présence remarquée de visages étrangers lors de sa conférence de presse entretient le mystère.

#Éditorial : Côte d’Ivoire , l’exclusion politique menace la crédibilité du prochain scrutin

Ce samedi, les rues d’Abidjan ont été le théâtre d’une manifestation pacifique organisée par plusieurs partis de l’opposition ivoirienne. Ce rassemblement, marqué par une forte mobilisation, était une réponse claire et légitime à leur exclusion annoncée du prochain scrutin présidentiel. En revendiquant des élections « inclusives et transparentes », les opposants ont mis en lumière un enjeu majeur pour la démocratie ivoirienne : le respect du pluralisme politique et l’équité dans la compétition électorale.

Le déroulement pacifique de cette marche, encadrée par un important dispositif sécuritaire et sans incidents majeurs, témoigne de la maturité politique des manifestants mais aussi d’une volonté manifeste d’exprimer leurs revendications dans le cadre du dialogue démocratique. Pourtant, cette mobilisation traduit une profonde inquiétude : celle de voir un processus électoral biaisé, qui exclurait une partie significative de l’opposition, et par conséquent, une partie des citoyens.

L’exclusion politique, qu’elle soit perçue ou réelle, ne peut que fragiliser la confiance des électeurs dans la légitimité des institutions et compromettre la stabilité sociale. L’élection présidentielle doit être un moment de rassemblement national, où toutes les forces politiques ont la possibilité de faire entendre leur voix et de présenter leurs projets pour le pays. En se voyant refuser ce droit fondamental, l’opposition pose une question cruciale à la gouvernance ivoirienne : celle du respect des règles du jeu démocratique.

Les autorités ont aujourd’hui l’opportunité et la responsabilité d’apaiser les tensions en garantissant un cadre électoral inclusif et équitable. Assurer à tous les candidats l’égalité d’accès aux moyens de campagne et la transparence dans la supervision du scrutin est indispensable pour restaurer la confiance et prévenir toute crise post-électorale.

En définitive, au-delà des intérêts partisans, c’est tout le pays qui est en jeu. La démocratie ivoirienne ne peut prospérer que dans un environnement où la pluralité politique est respectée et encouragée. Ce samedi à Abidjan, l’opposition a envoyé un signal fort : celui d’une exigence d’équité et d’inclusion, condition sine qua non pour un avenir démocratique stable et crédible.

🇹🇩 Sécurité : La Division des Groupements Spéciaux Antiterrorisme, fer de lance du Tchad dans la lutte régionale

N’Djaména – Créée en 2004 dans le cadre du programme américain Pan Sahel Initiative (PSI) du Département d’État des États-Unis, la Division des Groupements Spéciaux Antiterrorisme (DGSAT) s’impose aujourd’hui comme l’une des unités d’élite les plus aguerries du Sahel. Sa mission : combattre le terrorisme, la contrebande, ainsi que le trafic d’armes et de drogues dans la région.

Depuis deux décennies, cette force spéciale tchadienne a pris part à plusieurs opérations internationales et régionales d’envergure. Entre 2012 et 2023, elle a été déployée au Mali sous l’égide des Nations unies, contribuant à la stabilisation du pays. De 2010 à 2015, elle a opéré en République centrafricaine, et a également mené des interventions au Nigeria, au Niger, au Cameroun et au Burkina Faso, notamment contre les groupes armés et terroristes.

Reconnu pour sa discipline et son efficacité, le DGSAT demeure un acteur stratégique dans la sécurisation du Sahel et un partenaire incontournable dans les coalitions régionales et internationales.

🇹🇩 Tchad 65 ans d’indépendance : le Président appelle à l’unité, au développement et à la lutte contre la corruption

À l’occasion du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance du Tchad, le Chef de l’État a prononcé un discours empreint d’hommage aux pionniers, de bilan et de perspectives pour la nation. Depuis le Palais Toumaï, il a salué la mémoire des pères fondateurs et réaffirmé l’importance du vivre-ensemble comme socle de la cohésion nationale.

Rappelant les épreuves traversées et la transition politique achevée par les élections, le Président a invité les Tchadiens à poursuivre leurs efforts pour bâtir « un Tchad prospère et respecté ». Il a mis en avant le Plan national de développement Tchad Connexion 2030, qui sera présenté lors d’une table ronde à Abu Dhabi, avec des priorités dans l’éducation, l’agriculture, l’élevage, les infrastructures, l’eau potable et la santé.

Sur le plan sécuritaire, il a souligné la détermination du pays à protéger son territoire, à lutter contre le terrorisme et à soutenir la paix dans la région, tout en appelant à la solidarité internationale face aux crises humanitaires, notamment celle du Soudan.

Le Président a insisté sur la lutte « implacable » contre la corruption, appelant à la mobilisation de la justice, de la Cour des comptes et de l’Autorité indépendante de lutte contre la corruption. Il a également exhorté les jeunes à s’investir dans la construction nationale et les femmes à combattre les pratiques traditionnelles néfastes.

Clôturant son message, il a invité ses compatriotes à célébrer non seulement l’indépendance nationale mais aussi leur liberté individuelle, en agissant en patriotes pour « construire le Tchad que nous méritons ».

Tchad : L’opposition dénonce une dérive autoritaire sous Mahamat Idriss Déby

Depuis la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, à la suite de la mort de son père en avril 2021, le climat politique au Tchad est marqué par des accusations de répression et d’autoritarisme.

Selon plusieurs organisations de la société civile et des partis d’opposition, plus d’un millier de personnes auraient été tuées lors d’opérations sécuritaires, parmi lesquelles l’opposant Yaya Dillo, présenté comme un militant pacifique. Des structures comme Wakit Tama – section politique – ont été suspendues ou dissoutes après avoir dénoncé ce qu’elles considèrent comme des dérives du régime.

La récente condamnation de Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, à une lourde peine de prison, est qualifiée par ses soutiens de procès politique. Ces derniers affirment que la justice est « aux ordres » et que le pouvoir utilise un vernis démocratique pour rassurer ses partenaires internationaux tout en reproduisant les méthodes de l’ancienne police politique (DDS).

Les critiques accusent également le gouvernement de consacrer ses ressources au renforcement de l’appareil sécuritaire et au contrôle des richesses nationales, telles que l’or, l’antimoine et le pétrole. Ils avertissent que, comme dans d’autres pays, aucun dirigeant n’est à l’abri d’un soulèvement populaire, citant les chutes de Mobutu Sese Seko, Omar el-Béchir et Ben Ali.

Sport :Le Tchad marque les Jeux Scolaires Africains 2025 avec un palmarès impressionnant

À l’occasion de sa toute première participation aux Jeux Scolaires Africains organisés en Algérie, le Tchad a signé une performance remarquable avec un total de neuf médailles, dont cinq en or, trois en argent et une en bronze. Ce résultat exceptionnel a été salué ce samedi 9 août 2025 par le Général Idriss Dokony Adiker, président du Comité Olympique et Sportif Tchadien (COST), lors d’une allocution officielle.

Le Général Adiker a mis en lumière la qualité et l’engagement des jeunes athlètes tchadiens, affirmant que leur succès illustre la montée en puissance du sport scolaire dans le pays et confirme la capacité du Tchad à se mesurer aux meilleures nations africaines dès les catégories scolaires.

Quatre jeunes sportifs, dont deux athlètes et deux gymnastes, ont représenté le pays, après une sélection rigoureuse menée par le COST. Ces jeunes talents bénéficient également de bourses de formation dans des centres internationaux, notamment au Nigeria et en Espagne, afin d’assurer un encadrement de haut niveau.

Pour le COST, cette performance constitue une opportunité majeure de renforcer le développement du sport dès la base, en créant des synergies entre établissements scolaires, fédérations sportives et partenaires internationaux.

Le président du COST a enfin insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts pour soutenir ces jeunes athlètes : « Il est essentiel d’investir davantage pour pérenniser cet élan et permettre à nos talents d’atteindre leur plein potentiel. »

Construire des ponts pour la paix grâce à la langue !

HWPL érige un pont d’empathie au Timor-Leste grâce à l’enseignement du coréen
Développer la paix et les échanges culturels à travers les cours de coréen dans cinq établissements éducatifs du Timor-Leste

Heavenly Culture, World Peace, Restoration of Light (HWPL) a organisé des cours de langue coréenne en juin et juillet 2025 dans des établissements éducatifs de Dili, la capitale du Timor-Leste. Cette initiative visait à promouvoir la compréhension culturelle mutuelle et à diffuser les valeurs de paix par le biais de l’enseignement du coréen.
Dans les sociétés où coexistent plusieurs langues et cultures, des écarts culturels peuvent apparaître entre les membres. L’enseignement des langues est de plus en plus reconnu comme un outil efficace pour renforcer la compréhension mutuelle et faciliter la communication interculturelle. C’est dans cette optique que HWPL s’engage à promouvoir le respect mutuel et l’empathie à travers des activités éducatives axées sur la langue et la culture.

Le Timor-Leste est un pays doté d’une population jeune et dynamique, marquée par une diversité ethnique et culturelle. La promotion d’une coexistence harmonieuse entre les communautés est considérée comme une priorité nationale, et les efforts éducatifs visant à combler les différences culturelles jouent un rôle essentiel dans la construction d’une société pacifique et durable.
Les cours de coréen ont initié les étudiants aux consonnes et voyelles et ont intégré des jeux et activités pour rendre l’apprentissage interactif et agréable. Au-delà de l’acquisition linguistique, le programme a mis en avant le message : « Nous pouvons être différents, mais nous pouvons marcher ensemble. »

Au premier semestre 2025, HWPL a dispensé des cours intensifs de coréen dans cinq établissements éducatifs de Dili. Un total de 11 sessions ont été organisées, réparties comme suit :

  • Universidade Dili (UNDIL) : 3 sessions
  • Instituto Profissional de Canossa (IPDC) : 3 sessions
  • Instituto Ciências da Saúde (ICS) : 1 session
  • Universidade da Paz (UNPAZ) : 2 sessions
  • Timor-Leste Korean Center : 2 sessions

Cette initiative ne se veut pas ponctuelle, mais constitue une étape vers un échange culturel et une coopération durables entre les deux pays. HWPL prévoit de renforcer davantage ses liens avec le Timor-Leste à travers des programmes continus, notamment dans le domaine de l’enseignement des langues, dans le cadre de ses efforts concrets pour promouvoir la paix. L’éducation en faveur de la paix, en particulier, devrait contribuer de manière significative au développement durable.

Les cours de coréen sont reconnus comme un exemple significatif de promotion de la compréhension mutuelle et de mise en place des bases de l’échange interculturel par l’éducation. HWPL reste déterminé à faire progresser la paix et à renforcer la coopération internationale grâce à ses initiatives continues.

Nécrologie :La famille de Fulbert Mouanodji rejette l’enveloppe du gouvernement

C’est un camouflet en direct pour le gouvernement. Lors de la prière de consolation organisée en mémoire de Fulbert Mouanodji, la famille du défunt a refusé publiquement l’enveloppe offerte par les autorités. Un geste fort, lourd de sens, qui a jeté un froid dans la foule.

Tout bascule quand le modérateur annonce qu’un soutien financier du gouvernement allait être remis. Immédiatement, des voix s’élèvent. La famille se lève et s’oppose vivement à ce qu’elle considère comme une tentative d’achat de silence ou de dignité. Un des frères du défunt, hors de lui, quitte la le lieu. Il ne revient que contraint, après plusieurs interventions.

La scène se déroule sous les yeux du Secrétaire général de la Primature, Bachar Ali Souleymane, du Directeur de cabinet et d’autres autorités venues marquer leur présence. Mais pour la famille, aucune enveloppe ne remplacera la vérité. Elle exige la restitution complète du corps de Fulbert Mouanodji, condition sine qua non pour faire le deuil.

Ce rejet brutal a été perçu comme une humiliation publique pour l’État. Il révèle un profond malaise, une rupture de confiance, et surtout, une douleur que ni l’argent ni les apparats officiels ne peuvent apaiser.