Éditorial :« Quand la Loi fondamentale devient outil politique»

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Le 15 septembre 2025 restera dans les mémoires comme un moment charnière pour les institutions tchadiennes. La révision dite « technique » de la Constitution du 29 décembre 2023 n’est pas un simple ajustement légal : elle modifie profondément l’équilibre des pouvoirs. Mandat présidentiel prolongé à sept ans, mandat des députés à six ans renouvelables, création d’un poste de vice-Premier ministre, et possibilité pour le président de diriger un parti politique… autant de mesures qui concentrent le pouvoir au sommet de l’État.

Pour le gouvernement et certains cercles ex politico-militaires, cette réforme est justifiée par la nécessité de stabilité et de continuité dans un pays confronté à de multiples défis sécuritaires. Mais cette justification peine à convaincre l’opposition et une partie de la société civile. Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) dénonce un « pouvoir absolu et illimité » et réclame un retrait pur et simple du texte, en proposant la convocation d’une Assemblée constituante pour élaborer une Constitution véritablement représentative et soumise au référendum.

Même l’opposition parlementaire apparaît fragmentée : certains groupes se retirent des débats, laissant le terrain libre à la majorité. Dans le même temps, la perspective d’un mandat présidentiel illimité ravive les inquiétudes sur l’avenir démocratique du pays.

Au-delà des aspects techniques, la question est politique et institutionnelle : le Tchad veut-il rester une République où les pouvoirs se contrôlent, ou glisser vers un régime où la Constitution devient un instrument de pouvoir personnel ?

Le peuple tchadien mérite que ses institutions restent le garant de ses droits et de l’équilibre national, et non le simple outil d’ambitions individuelles.

Société : La Coalition « Fils du Tchad » défend la révision de la Constitution

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La Coalition « Fils du Tchad », regroupant 48 associations de la société civile, s’est prononcée sur le projet de révision technique de la Constitution initié par le Parlement. Dans un point de presse, son président national, Faycal Hssien Hassan Abakar, a apporté un soutien clair à cette démarche qu’il qualifie de « pratique démocratique reconnue ».

Selon lui, la Constitution est un texte évolutif qui doit s’adapter aux réalités et aux défis du pays. « Réviser la Constitution n’est pas une trahison, mais un moyen de renforcer la démocratie », a-t-il affirmé.

La coalition estime que cette révision, engagée par l’Assemblée nationale et le Sénat, traduit la volonté du peuple qui a confié son mandat à ses représentants. Elle juge en outre l’initiative conforme aux articles 280 et 281 de la Constitution et la considère comme une nécessité nationale face aux enjeux socio-économiques et sécuritaires actuels.

« La Constitution actuelle a montré ses limites et ne répond plus efficacement aux besoins des citoyens ni aux exigences du temps présent », a déclaré le président de la coalition, plaidant pour un texte « plus moderne, plus solide et plus proche du peuple ».

La Coalition « Fils du Tchad » réaffirme ainsi son soutien aux institutions de la République, appelle les opposants à considérer cette réforme comme une chance de stabilité et de prospérité, et encourage les parlementaires à finaliser le processus dans le respect des règles légales.

ANALYSE : Révision technique de la Constitution – Entre consolidation du pouvoir et enjeux démocratiques

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Le 15 septembre 2025, l’Assemblée nationale du Tchad a adopté la révision technique de la Constitution du 29 décembre 2023 par 171 voix pour et une seule contre. Cette réforme, bien que qualifiée de « technique » par ses promoteurs, introduit des changements institutionnels significatifs : mandat présidentiel porté à 7 ans, mandat des députés fixé à 6 ans renouvelables, création du poste de vice-Premier ministre et possibilité pour le président de diriger un parti politique.

Renforcement de l’exécutif et équilibre institutionnel

Les modifications apportées à la Constitution augmentent la latitude du pouvoir exécutif, soulevant des interrogations sur l’équilibre entre les institutions. Pour ses détracteurs, ces mesures concentrent le pouvoir au sommet de l’État et réduisent la capacité des contre-pouvoirs législatifs et judiciaires à fonctionner de manière indépendante. Le gouvernement, en revanche, défend la réforme comme un moyen d’assurer la stabilité et l’efficacité de la gouvernance.

Les réactions de l’opposition

Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a exprimé ses réserves, parlant d’un risque de dérive autoritaire et proposant la création d’une Assemblée constituante chargée de rédiger une Constitution plus représentative et soumise au référendum. La situation est compliquée par la division au sein de l’opposition. Le groupe RNDT-Le Réveil, qui s’était opposé à la révision au Sénat, n’a pas adopté une position uniforme à l’Assemblée nationale, illustrant les difficultés à maintenir une stratégie cohérente face à une majorité organisée.

Perspectives et enjeux futurs

Parallèlement, un député de la majorité a proposé d’instaurer un mandat présidentiel illimité, ce qui pourrait relancer le débat sur les fondements de la démocratie et la limitation des mandats présidentiels. La révision technique de la Constitution place ainsi le Tchad à un carrefour institutionnel : entre consolidation de l’exécutif et maintien des contre-pouvoirs, les prochaines décisions détermineront le degré de robustesse de la démocratie tchadienne.

Conclusion
La réforme constitutionnelle n’est pas uniquement un ajustement juridique ; elle reflète des choix politiques qui auront des implications durables sur la gouvernance et la stabilité du pays. Les institutions, les acteurs politiques et la société civile devront naviguer avec vigilance pour préserver les équilibres démocratiques et garantir que la Constitution reste un instrument au service de l’ensemble des citoyens.

Wakit_Tamma :Amérique du Nord rejette la nouvelle Constitution et dénonce une « monarchie républicaine »

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La section politique Amérique du Nord du mouvement Wakit Tamma a vivement réagi, ce mardi, à l’adoption de la nouvelle Constitution tchadienne. Dans un communiqué, l’organisation estime que le texte « consacre une dérive autoritaire » en supprimant la limitation des mandats présidentiels et en autorisant le cumul entre la présidence de la République et la direction d’un parti politique.

Pour le mouvement, cette révision « prépare la confiscation du pouvoir par un clan » et transforme le Parlement en « simple chambre d’enregistrement ». Wakit Tamma compare cette démarche à celle de l’ex-président Idriss Déby Itno, affirmant que « les artifices juridiques n’ont jamais sauvé un régime condamné ».

L’organisation appelle les citoyens tchadiens, au pays comme à l’étranger, à rejeter cette « mascarade constitutionnelle », tout en exhortant la communauté internationale à soutenir le peuple tchadien dans sa lutte pour la démocratie.

« Le Tchad n’a pas besoin d’une monarchie républicaine, mais d’institutions crédibles et au service du peuple », conclut le communiqué signé par Fariss Mahamat Ibrahim, coordinateur général de la section Amérique du Nord.

Politique : l’ANDC se prononce sur la révision constitutionnelle et appelle au dialogue au Tibesti

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Le président de l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Changement (ANDC), Sanoussi Atié Abdallah, a réagi à la récente modification de la Constitution tchadienne. Il estime que ce changement, qui permet désormais au chef de l’État d’exercer pleinement son mandat, répond aux attentes du peuple.

Dans son intervention, le leader de l’ANDC a également lancé un appel au gouvernement et au comité d’autodéfense du Tibesti, les exhortant à privilégier la voie du dialogue afin de parvenir à une paix durable et à un développement harmonieux du pays.

Tout en réitérant son soutien à l’action gouvernementale, l’ANDC affirme rester engagé dans la vision d’un Tchad uni et solidaire, où chaque citoyen peut vivre et se sentir chez lui.

Ennedi-Ouest | l’exclusion arbitraire du chef de canton Issakha Mahamat Barh du HCCT suscite indignation dans la Province.

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Une vive polémique secoue la province de l’Ennedi-Ouest depuis la publication du décret N°1986/PR/2025 du 21 août 2025, portant désignation des membres du Haut Conseil des Chefferies Traditionnelles (HCCT). Au centre de cette controverse, l’éviction injuste de sa Majesté Issakha Mahamat Barh, connu sous le nom d’Alhadj Kodi Mahamat, chef de canton et figure respectée et unanimement désignée par ses pairs pour représenter la province.

En effet, Président du Comité directeur provincial de l’Autorité coutumière et traditionnelle, M. Issakha Mahamat Barh avait été choisi en toute transparence par l’ensemble des chefs de canton de l’Ennedi-Ouest. Ce consensus, conforme à l’article 225 de la Constitution et à l’ordonnance N°001/PT/2024 du 31 janvier 2024, consacrait son expérience, sa légitimité et son engagement pour la défense des intérêts des chefferies traditionnelles.

Mais contre toute attente, son nom a disparu de la liste officielle, remplacé par un autre profil imposé, selon plusieurs sources, sous l’influence directe de réseaux obscurs et d’intérêts politiques, une injustice flagrante envers sa Majesté Issakha Mahamat Barh.

Cette mise à l’écart a suscité la colère des autorités coutumières locales, qui dénoncent une « violation flagrante de la volonté souveraine » des chefs de canton. Pour un notable interrogé, « l’exclusion d’Issakha Mahamat Barh n’est pas seulement une injustice, elle constitue une attaque directe contre la crédibilité et l’autonomie des chefferies traditionnelles ». Car au-delà de la personne, c’est le principe même de représentativité et de respect du consensus coutumier qui est mis en cause.

En écartant une personnalité unanimement reconnue, le Ministère de l’Administration du territoire semble privilégier des alliances particulières au détriment de l’intérêt collectif. Une telle démarche apparaît en totale contradiction avec la vision de refondation prônée par le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, Président de la République, Chef de l’État, qui a placé la justice, l’équité et l’unité nationale au cœur de son programme quinquennal des « 12 chantiers et 100 actions ».

Dans ce contexte, plusieurs voix s’élèvent pour demander au gouvernement de revoir cette décision controversée, afin de rétablir la vérité et le respect du choix souverain des chefs coutumiers de l’Ennedi-Ouest. Car il en va non seulement de la crédibilité du HCCT, mais aussi de la confiance entre l’État et ses relais traditionnels.

Enfin, les regards se tournent vers le Chef de l’État, garant de l’égalité et de l’équité dans l’action publique. Beaucoup sollicitent son arbitrage personnel pour que le chef de canton Issakha Mahamat Barh retrouve la place que ses pairs lui ont légitimement confiée. Car, comme le rappellent ses soutiens, « rendre justice à Issakha Mahamat Barh, c’est rendre justice à toute une province ».

A suivre !

ليبيا: تكريم المكلف بالأعمال بشير تربو عبود لدوره البارز في خدمة الجالية التشادية

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قدمت الجالية التشادية في ليبيا تكريمًا لسعادة المكلف بالأعمال، السيد بشير تربو عبود، تقديرًا لجهوده المتميزة في خدمة أبناء وطنه في الخارج ودعمه المستمر للجالية. وقد تميز عمله بمبادرات إنسانية هامة، من أبرزها تسهيل عودة أكثر من ألف عائلة تشادية إلى وطنها، في خطوة اعتُبرت مصدر أمل كبير لمواطنين يواجهون ظروفًا صعبة.

وشهد الحفل حضور مسؤولين من وزارة الخارجية الليبية، ورؤساء بعثات دبلوماسية، وممثلي منظمات دولية، إلى جانب قادة المجتمع المدني والجالية التشادية، للتعبير عن شكرهم وامتنانهم العميق لمهنية السيد عبود وحرصه الدائم على رفاهية مواطنيه وتعزيز وحدة الجالية.

من خلال هذا التكريم، أكدت الجالية على الدور الفاعل الذي يلعبه السيد بشير تربو عبود، ليس فقط كممثل للدولة، بل كإنسان ملتزم بالقيم الإنسانية وكرامة الوطن والمواطن.

Diplomatie : La diaspora tchadienne salue l’action humanitaire de Béchir Trebo Aboud

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La communauté tchadienne a rendu hommage à Son Excellence le Chargé d’Affaires du Tchad en Libye, M. Béchir Trebo Aboud, pour son engagement constant en faveur de ses compatriotes.

Au-delà de son rôle diplomatique, M. Béchir Trebo Aboud est reconnu pour ses efforts sur le plan humanitaire. Sous son impulsion, plus d’un millier de familles tchadiennes en difficulté ont été rapatriées dans leur pays d’origine, une initiative qui reste l’un des faits marquants de son passage à la tête de la représentation tchadienne en Libye.

Proche de sa communauté, le diplomate est perçu comme un relais indispensable entre les autorités libyennes et les ressortissants tchadiens, mais aussi comme un acteur clé dans la défense de leurs droits et leur protection.

Cet hommage, salué par tous les participants, consacre l’image d’un diplomate à la fois professionnel et profondément humain, dont les actions ont durablement marqué la vie des Tchadiens en Libye.

Guéra : Adoption du budget primitif 2025 par le Conseil provincial

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La session ordinaire du Conseil provincial du Guéra a pris fin ce vendredi après douze jours de travaux. La dernière séance a été consacrée à l’examen et à l’adoption du budget primitif pour l’exercice 2025.

Réunis en commissions spécialisées permanentes, les conseillers provinciaux ont débattu en profondeur des différents points inscrits à l’ordre du jour. Après discussions, amendements et clarifications, les projets de budget ont été adoptés à l’unanimité.

Plusieurs questions ont été soulevées par les conseillers lors de la séance. Le président du Conseil provincial, M. Ahmat SORTHO RAMADAN, a répondu avec pédagogie et calme, apportant des éclaircissements qui ont permis à l’ensemble des participants de mieux comprendre les enjeux financiers de la province.

En clôturant la séance, M. Ramadan a remercié l’assemblée, les secrétaires de séance et l’ensemble des conseillers provinciaux pour leur participation active et leur esprit de collaboration.

Le délégué du gouvernement auprès de la province, M. Abdoulaye Ibrahim Siyam, et le président du Conseil provincial ont ainsi officialisé l’adoption du budget primitif 2025, marquant une étape importante pour la gestion administrative et financière du Guéra.

Politique : Un régime dynastique étouffe la démocratie, appel à la démission de Mahamat Idriss Déby

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Le Tchad est sous l’emprise d’un régime autoritaire et dynastique imposé par la famille Déby, où lois et institutions servent à verrouiller le pouvoir et empêcher toute alternance politique. Depuis l’arrivée de Mahamat Idriss Déby à la tête de l’État, le pays est plongé dans une dictature héréditaire, légitimée par une Constitution qui garantit la transmission familiale du pouvoir, privant ainsi le peuple tchadien de tout véritable choix politique.

La modification de l’article 77 de la Constitution par Mahamat Idriss Déby constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit national, destinée uniquement à consolider le pouvoir dynastique. Pendant ce temps, les puissances étrangères, préoccupées par la stabilité régionale, ferment les yeux sur les violations démocratiques et les crimes du régime.

La répression politique se manifeste de manière sanglante : assassinats comme celui de Yaya Dillo Djerou Betchi, dispersions brutales de manifestations à Faya, Abéché, Sandana et Kouri Bougoudi, interdiction des activités politiques et arrestations arbitraires, à l’image de Succès Masar et Robert Gam.

Depuis 2003, les richesses du pays, notamment le pétrole et l’or du Tibesti, sont détournées au profit d’une minorité, tandis que routes et infrastructures restent à l’abandon. Les réformes sont inexistantes, la misère s’aggrave et l’intérêt familial prime sur l’intérêt national.

Face à cette situation, les citoyens tchadiens appellent à la démission immédiate de Mahamat Idriss Déby et à la fin du verrou dynastique. Ils revendiquent l’instauration d’une alternance démocratique réelle, seule condition pour la justice, la paix et l’équité dans le pays.