Le Mouvement Citoyen Le Temps (MCT) et la section politique de Wakit Tamma sont montés au créneau ce vendredi pour dénoncer une décision des autorités tchadiennes qu’ils jugent « arbitraire » et « illégale ». Dans un communiqué conjoint, les deux structures affirment avoir appris « avec stupéfaction » une déclaration du ministère de l’Aménagement du territoire, diffusée sur les réseaux sociaux, interdisant leurs activités politiques sur l’ensemble du territoire national.
Les deux mouvements, actifs dans la vie publique et reconnus pour leur engagement citoyen, rejettent catégoriquement cette mesure qu’ils considèrent comme une tentative de museler les voix critiques envers la gouvernance actuelle.
Une atteinte au droit d’association
Dans leur réaction officielle, le MCT et Wakit Tamma section politique rappellent que leurs structures sont dûment constituées et qu’elles œuvrent dans la légalité, notamment dans la défense des droits humains, la promotion de la démocratie, de la justice sociale et de la bonne gouvernance.
« Aucun texte légal en vigueur n’interdit l’existence ou le fonctionnement de nos structures », insistent les signataires. Ils estiment que toute décision limitant les libertés fondamentales doit suivre une procédure judiciaire rigoureuse et non une simple déclaration administrative ou publique.
Un climat de répression dénoncé
Les deux entités dénoncent ce qu’elles qualifient de « tentative d’intimidation », inscrite selon elles dans une dynamique plus large de répression visant les organisations de la société civile, les voix dissidentes et les militants critiques du pouvoir.
« Ces pratiques rappellent les périodes sombres que le peuple tchadien espérait révolues », soulignent-elles dans leur communiqué.
Les mouvements appellent les autorités tchadiennes à respecter les lois de la République, à garantir les droits constitutionnels des citoyens et à cesser les actes d’intimidation. Ils lancent également un appel à la communauté internationale, aux missions diplomatiques et aux organisations de défense des droits humains pour suivre de près la situation au Tchad et soutenir les efforts pacifiques en faveur de la démocratie.
Une décision ciblant uniquement la branche politique
Les deux mouvements s’interrogent sur le fait que cette interdiction vise uniquement la branche politique de Wakit Tamma, alors que d’autres composantes du mouvement continuent de fonctionner sans problème apparent.
« Pourquoi le gouvernement n’avait-il jamais posé le problème auparavant ? Est-ce à dire que les autres ailes de Wakit Tamma ont des autorisations spéciales pour fonctionner ? », questionnent-ils.
Enfin, les auteurs du communiqué réaffirment leur détermination à poursuivre leur engagement citoyen aux côtés du peuple tchadien. Ils dénoncent une décision sans fondement légal et appellent à la mobilisation pour défendre la liberté d’expression et d’organisation.
Le texte est signé par Dingamnayal Judicaël, coordonnateur du Mouvement Citoyen Le Temps, et Zakaria Adoum Zakaria, coordonnateur de Wakit Tamma section politique. Il a été transmis à plusieurs institutions étatiques, dont la Présidence de la République, le Premier ministre, la Cour suprême, ainsi qu’aux services de sécurité.




