. Si certains tabous persistent autour de la sexualité orale, la question de l’ingestion du sperme revient régulièrement, notamment sur ses éventuels effets sur la santé digestive. Avaler du sperme présente-t-il un danger pour l’estomac ? Un médecin répond.
Un liquide naturel, sans toxicité pour le système digestif
Le sperme est un fluide biologique composé principalement d’eau, de protéines, d’enzymes, de fructose et de minéraux tels que le zinc. Une composition qui, sur le plan strictement physiologique, ne pose aucun problème à l’estomac. « L’organisme traite le sperme comme n’importe quelle autre substance protéinée », explique un médecin généraliste. « Il est digéré par les enzymes gastriques, comme un aliment ordinaire. »
Le volume moyen d’une éjaculation – environ 3 à 5 millilitres – reste d’ailleurs très faible pour provoquer le moindre désagrément digestif. En l’absence de pathologie sous-jacente, avaler du sperme ne provoque donc ni nausée, ni douleurs gastriques.
Un risque infectieux bien réel en cas d’IST
Le principal danger réside en réalité ailleurs : dans la transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST). Le sperme peut contenir des virus ou bactéries tels que le VIH, l’herpès, la syphilis, la chlamydia ou encore l’hépatite B. Une ingestion, même sans blessure apparente dans la bouche, n’exclut pas un risque de contamination.
« Si des lésions sont présentes dans la cavité buccale aphtes, coupures, inflammation des gencives le risque de transmission est accru », précise le médecin. La prudence s’impose donc, surtout en l’absence de dépistage récent du partenaire.
Des réactions allergiques rares, mais possibles
Autre phénomène exceptionnel mais documenté : l’allergie au sperme, ou hypersensibilité au plasma séminal. Elle peut entraîner des symptômes comme des démangeaisons, des gonflements, voire des douleurs abdominales. Ce type de réaction reste extrêmement rare, et nécessite une consultation médicale en cas de doute.
Une question d’hygiène et de consentement
En résumé, avaler du sperme n’est pas dangereux pour l’estomac en lui-même. Le véritable enjeu est d’ordre infectieux, et appelle à des pratiques sexuelles protégées et consensuelles. « Le dialogue entre partenaires et les dépistages réguliers sont essentiels pour une sexualité sereine et sans risque », conclut le médecin.




