Les contestations qui secouent la scène politique tchadienne depuis les élections du 29 décembre 2024 ne surprennent guère le Président de l’Alliance Nationale pour la Démocratie et le Changement (ANDC), Sanoussi Attié Abdallah. Bien avant la montée des tensions, il avait averti sur les risques de dérive autoritaire et de confiscation du pouvoir.
À l’époque, certains avaient jugé ses critiques excessives. Aujourd’hui, elles prennent des allures de prémonition. « Ce scrutin n’était qu’une façade démocratique. Tout était orchestré pour renforcer un pouvoir exclusif et éliminer toute voix discordante », affirmait-il dès janvier 2025, en dénonçant l’éviction de candidats élus et la marginalisation des partis d’opposition.
La récente décision du Parti des Démocrates pour le Renouveau (PDR) de claquer la porte de la coalition et de dénoncer l’accord avec la CEEAC vient conforter cette position. Ce parti, qui évoque un « hold-up électoral » et une gestion autoritaire, rejoint ainsi les inquiétudes soulevées depuis des mois par Sanoussi Attié Abdallah.
Lui, avait également dénoncé la circulaire n°03 du 27 mars 2025, perçue comme un outil de recentralisation des pouvoirs et un frein brutal à la décentralisation pourtant actée par référendum. Pour le leader de l’ANDC, il ne s’agit plus seulement d’une crise politique, mais d’un glissement dangereux vers un régime de type parti unique.
Sanoussi Attié Abdallah appelle désormais à une recomposition du paysage politique, fondée sur la vérité des urnes, la justice électorale et la restauration d’un dialogue sincère entre les forces vives de la Nation. « Ce n’est pas la démocratie qu’il faut enterrer, c’est le système qui la piétine », martèle-t-il.




