Depuis 23 ans, nous vendons du pétrole, mais nous vivons comme si le pays n’avait jamais touché un franc. Entre 2003 et aujourd’hui, l’État a encaissé des milliers de milliards de FCFA. Pourtant, où sont les routes, les hôpitaux, les écoles ? Nulle part. Il ne reste que la poussière, la débrouille et le sentiment amer d’avoir été dépouillés en plein jour.
Ce qui fait mal, ce n’est pas seulement l’absence de développement, c’est le mépris. Le litre d’essence à 1 500 francs, les files interminables, les jeunes sans avenir, les malades transportés à bras faute d’ambulance, alors que le pays exporte une richesse que personne ne voit. Ce pétrole ne circule pas dans l’économie. Il circule dans des poches identifiées, bien gardées, intouchables.
Et ce pouvoir qui se transmet de père en fils ne rend de comptes à personne. Les milliards partent, les années passent, les mêmes signatures reviennent, les mêmes réseaux encaissent. Le peuple, lui, doit applaudir ou se taire. Le pétrole n’a jamais été un moteur : il est devenu un cadenas posé sur l’avenir.
Ce n’est pas le sol du Tchad qui est pauvre, c’est la conscience de ceux qui le dirigent. Tant qu’un seul franc du pétrole ne sera pas traçable du puits au développement réel, ce pays restera riche en dessous, mais misérable au-dessus.
Rédigé par: 𝗦𝗔𝗗𝗔𝗠 𝗠𝗔𝗗𝗜𝗥𝗜 𝗞𝗔𝗪𝗔𝗗𝗜




