Le récent coup d’État en Guinée-Bissau, qui a conduit le président Umaro Sissoco Embaló à se réfugier au Congo après avoir quitté le Sénégal, illustre une fois de plus la fragilité des institutions dans ce pays ouest-africain. Derrière cette crise se cache un mal ancien : l’incapacité des régimes à instaurer une gouvernance stable et à écouter les aspirations de leurs citoyens.
La Guinée-Bissau, déjà marquée par des transitions tumultueuses et des tensions politiques récurrentes, voit une fois encore sa stabilité compromise. Les citoyens, confrontés à l’incertitude quotidienne, risquent de voir leurs droits fondamentaux et leur sécurité gravement menacés. L’exil du président ne fait qu’aggraver le vide politique et ouvrir la voie à des luttes internes pour le pouvoir, accentuant le risque d’instabilité durable.
Cette situation est également un avertissement pour l’ensemble de la région : lorsqu’un État ignore les demandes légitimes de sa population, qu’il marginalise ses institutions et qu’il cherche à perpétuer indéfiniment le pouvoir d’une élite, les crises deviennent inévitables. La communauté internationale, tout en respectant la souveraineté nationale, doit accompagner les efforts de médiation et soutenir le retour à un processus démocratique crédible.
Au-delà des enjeux géopolitiques, c’est l’avenir des citoyens qui est en jeu. La Guinée-Bissau a besoin d’un leadership capable de dépasser les intérêts personnels pour instaurer une gouvernance transparente, apaisée et durable. Sans cela, le pays risque de replonger dans un cycle de crises successives, au détriment de sa population et de son développement.




