Ce samedi, les rues d’Abidjan ont été le théâtre d’une manifestation pacifique organisée par plusieurs partis de l’opposition ivoirienne. Ce rassemblement, marqué par une forte mobilisation, était une réponse claire et légitime à leur exclusion annoncée du prochain scrutin présidentiel. En revendiquant des élections « inclusives et transparentes », les opposants ont mis en lumière un enjeu majeur pour la démocratie ivoirienne : le respect du pluralisme politique et l’équité dans la compétition électorale.
Le déroulement pacifique de cette marche, encadrée par un important dispositif sécuritaire et sans incidents majeurs, témoigne de la maturité politique des manifestants mais aussi d’une volonté manifeste d’exprimer leurs revendications dans le cadre du dialogue démocratique. Pourtant, cette mobilisation traduit une profonde inquiétude : celle de voir un processus électoral biaisé, qui exclurait une partie significative de l’opposition, et par conséquent, une partie des citoyens.
L’exclusion politique, qu’elle soit perçue ou réelle, ne peut que fragiliser la confiance des électeurs dans la légitimité des institutions et compromettre la stabilité sociale. L’élection présidentielle doit être un moment de rassemblement national, où toutes les forces politiques ont la possibilité de faire entendre leur voix et de présenter leurs projets pour le pays. En se voyant refuser ce droit fondamental, l’opposition pose une question cruciale à la gouvernance ivoirienne : celle du respect des règles du jeu démocratique.
Les autorités ont aujourd’hui l’opportunité et la responsabilité d’apaiser les tensions en garantissant un cadre électoral inclusif et équitable. Assurer à tous les candidats l’égalité d’accès aux moyens de campagne et la transparence dans la supervision du scrutin est indispensable pour restaurer la confiance et prévenir toute crise post-électorale.
En définitive, au-delà des intérêts partisans, c’est tout le pays qui est en jeu. La démocratie ivoirienne ne peut prospérer que dans un environnement où la pluralité politique est respectée et encouragée. Ce samedi à Abidjan, l’opposition a envoyé un signal fort : celui d’une exigence d’équité et d’inclusion, condition sine qua non pour un avenir démocratique stable et crédible.




