La question demeure entière : le Général Centrafricain Abdoulaye Miskine est-il poursuivi pour des infractions de droit commun ou simplement devenu un prisonnier personnel du pouvoir de N’Djamena ? Nos confrères du « Quotidien de Bangui » s’interrogent, alors que cette affaire n’en finit plus de s’étirer, au point de mettre en doute son caractère véritablement juridico-judiciaire ou politique.
Même dans des États réputés intransigeants comme Israël ou les États-Unis, les criminels les plus redoutés bénéficient d’un minimum de traitement humain. Pourquoi, alors, le pouvoir de N’Djamena inflige-t-il des traitements qualifiés de cruels, pour ne pas dire inhumains, au général Abdoulaye Miskine, sous le regard silencieux de la communauté nationale et internationale ? Le priver de soins médicaux prescrits par son médecin revient à chercher quel résultat, exactement ?
Les interrogations se multiplient d’autant plus que la détention du général ne semble répondre à aucun instrument juridique clair. Des sources concordantes affirment qu’il n’a jamais été présenté à un juge d’instruction. Tout laisse penser que les instructions relatives à sa détention arbitraire viennent d’en haut. Mais si un membre du gouvernement ou un officier tchadien avait commandité sa séquestration, le régime accepterait-il d’en assumer les conséquences diplomatiques ? Qui doit-on réellement pointer du doigt dans cette affaire de déportation, de détention prolongée et de violation des droits fondamentaux d’un citoyen sur sol étranger ?
Pour mémoire, Abdoulaye Miskine avait été interpellé à l’aéroport de N’Djamena le 25 octobre 2019, à son retour de la République du Congo. Le motif exact de son arrestation reste flou. Cet acteur central d’une période tendue de l’histoire sociopolitique centrafricaine, fondateur du FDPC, avait pourtant accepté de déposer les armes dans le cadre d’un processus de paix.
Le voir détenu par un autre État frise l’absurdité, d’autant que même la compétence universelle ne saurait justifier une telle situation.
Face à ce constat, la famille du général ABDOULAYE Miskine et les organisations de défense des droits humains sont appelées à s’emparer du dossier pour exiger sa libération pure et simple. Le gouvernement centrafricain, pourtant garant de la protection de ses ressortissants s’est montré jusqu’ici démissionnaire alors que le Général Abdoulaye Miskine qui fut ministre.
Dès lors, la question ne se pose plus, le général Abdoulaye Miskine semble bel et bien abandonné à son sort pour des raisons que l’opinion publique finira tôt ou tard par connaître. D’où la nécessité de dénoncer la déportation, la séquestration et la violation des droits humains, afin de rappeler l’exigence de coopération bilatérale et multilatérale entre États voisins.
À suivre !




