Le général Djimé Mamari Ngakinar demeure l’une des figures marquantes de l’histoire politique et militaire du Tchad post-indépendance. Son parcours, étroitement lié aux premières décennies de l’État tchadien, reflète les défis de la construction nationale dans un contexte d’instabilité institutionnelle et de conflits internes.
Né le 29 mars 1934 à Abéché, dans la province du Ouaddaï, Djimé Mamari Ngakinar effectue sa formation militaire à l’École militaire préparatoire Général Leclerc de Brazzaville avant de servir au sein de l’armée française, notamment en Afrique du Nord, en Tunisie et en Algérie.
Après l’indépendance du Tchad en 1960, il intègre l’armée nationale tchadienne nouvellement créée. Grâce à sa formation et à son expérience, il progresse rapidement dans la hiérarchie militaire. En 1972, il est nommé commandant de la Gendarmerie nationale, un poste stratégique dans un contexte marqué par de fortes tensions politiques et sécuritaires.
Sous le régime du président François Tombalbaye, les relations entre le pouvoir civil et une partie de l’armée se détériorent. En avril 1975, Djimé Mamari Ngakinar est arrêté. Quelques jours plus tard, le 13 avril 1975, un coup d’État militaire met fin au régime de Tombalbaye.
À l’issue de ce changement de régime, un Conseil supérieur militaire (CSM) est mis en place pour diriger le pays. Djimé Mamari Ngakinar y occupe le poste de vice-président, aux côtés du général Félix Malloum, devenu chef de l’État. Il est également nommé ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, puis ministre de la Défense nationale dans le cadre d’un gouvernement d’union.
Durant cette période de transition, il est perçu comme un acteur favorable au dialogue politique et à la recherche de solutions pacifiques aux crises internes, dans un contexte de guerre civile latente.
L’aggravation des rivalités politiques et militaires à la fin des années 1970, ainsi que l’accession au pouvoir de Hissène Habré, entraînent son éloignement de la scène politique. Il s’exile alors en France, où il réside depuis plusieurs années.
Il regagne le Tchad au milieu des années 1980 dans le cadre d’accords politiques. En 1993, sous la présidence d’Idriss Déby Itno, il est promu au grade de général de brigade, une reconnaissance officielle de son parcours au sein des forces armées nationales.
Le général Djimé Mamari Ngakinar décède le 9 septembre 2019 en France. Son itinéraire illustre celui d’une génération d’officiers tchadiens formés à l’époque coloniale et confrontés aux enjeux de la construction de l’État et de la stabilisation politique.
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