La découverte du corps brûlé de Fulbert Mouanodji dans les rues d’Abéché continue de susciter une vive émotion au sein de l’opinion tchadienne. Ancien directeur de cabinet récemment nommé à Goz Beïda, le haut fonctionnaire laisse derrière lui non seulement une famille endeuillée, mais aussi un grand nombre de questions qui demeurent sans réponse.
Dans un premier temps, il convient de souligner l’impact psychologique de cette affaire. Les images circulant sur les réseaux sociaux, montrant le corps calciné de la victime, ont profondément choqué une population déjà confrontée à un contexte sécuritaire fragile. Le sentiment de vulnérabilité est d’autant plus prononcé que la victime avait, quelques jours avant sa mort, publié un message attestant d’un danger imminent.
Par ailleurs, certains observateurs relèvent les circonstances particulières de son affectation à Goz Beïda, une zone sensible où les tensions administratives et communautaires ne sont pas rares. Son transfert aurait-il pu provoquer des mécontentements, voire des menaces ? À ce stade, aucune piste n’est écartée.
Les autorités locales ont réagi rapidement, en annonçant l’ouverture d’une enquête et l’implication de plusieurs instances, dont le procureur général et le délégué des droits de l’homme. Cette mobilisation institutionnelle était attendue et constitue un signal important. Toutefois, de nombreux citoyens appellent à aller plus loin et à garantir une enquête indépendante et transparente.
Les réactions sur les réseaux sociaux traduisent un mélange de tristesse, de colère et de méfiance. Certains dénoncent déjà une possible instrumentalisation politique, tandis que d’autres appellent au calme en attendant les conclusions officielles.
En résumé, cette affaire soulève trois enjeux essentiels :
✔️ La nécessité de faire toute la lumière sur les faits, afin de dissiper les rumeurs et éviter toute récupération ;
✔️ L’importance de renforcer la protection des cadres de l’administration, surtout lorsqu’ils signalent des menaces ;
✔️ La préservation de la confiance entre les citoyens et les institutions, indispensable dans un contexte sécuritaire tendu.
L’enquête en cours devra permettre d’identifier les responsables et de déterminer si l’assassinat est lié à des motivations personnelles, politiques ou criminelles. Faute de quoi, ce drame pourrait durablement alimenter le sentiment d’impunité.




