Incendies dévastateurs dans le Sila : le Sénateur Ali Bahradine Brahim appelle à la solidarité

Goz-Beida, 12 mars 2025 – Deux incendies d’une rare violence ont ravagé, le 11 mars, des habitations dans la province du Sila, plongeant des centaines de personnes dans une situation d’urgence humanitaire. Le drame s’est produit dans le camp de réfugiés de Djabal, situé à 7 km de Goz-Beida, ainsi que dans le canton Abkar, département d’Abdi (Angamougna).

Face à l’ampleur des dégâts matériels et à la précarité des populations sinistrées, le Sénateur Ali Bahradine Brahim a exprimé sa consternation et sa solidarité envers les victimes. Dans un communiqué officiel, il a lancé un appel pressant à la mobilisation des autorités publiques, des organisations humanitaires et des personnes de bonne volonté afin d’apporter une aide immédiate aux sinistrés.

« La situation exige des actions coordonnées pour soulager la détresse humaine et reconstruire les infrastructures détruites », a déclaré le Sénateur, insistant sur l’urgence d’un soutien logistique et matériel pour les populations affectées.

Alors que les familles touchées tentent de se relever après cette catastrophe, l’intervention rapide des acteurs humanitaires et des autorités locales sera déterminante pour leur permettre de retrouver un minimum de stabilité.

Portrait :Moïse Nodji Ketté, l’homme derrière le « Comité de Sursaut »

Moïse Nodji Ketté, dissident emblématique du Tchad, incarne l’opposition farouche à un pouvoir qu’il considérait comme autoritaire et déconnecté des réalités du pays. Son nom est indissociable de la tentative de renversement du gouvernement en février 1992, lorsqu’il fonde le Comité de Sursaut National, un groupe rebelle décidé à renverser le régime du président Idriss Déby Itno.

Ancien militaire, Moïse Nodji Ketté se distingue par son parcours marquée par une prise de position résolue contre les injustices qu’il percevait dans la gouvernance tchadienne. À l’époque, le Tchad, en proie à une transition politique complexe et fragile après la prise de pouvoir de Déby en 1990, connaît une intensification des tensions internes. Ketté, déçu par l’évolution politique du pays et les fractures au sein du gouvernement, décide de s’opposer par la force. Son ambition : restaurer un système de gouvernance qu’il estimait plus juste et plus équitable pour les citoyens.

En février 1992, il mène une rébellion qui, bien que soutenue par une partie de l’opposition, échoue rapidement face à la réactivité du gouvernement tchadien. Moïse Nodji Ketté et ses compagnons d’armes sont capturés et l’on assiste à la répression d’un mouvement qui, malgré son échec, reste l’une des grandes tentatives de renversement d’un régime dans les années 1990 au Tchad.

Si son action n’a pas atteint ses objectifs, Moïse Nodji Ketté reste une figure importante du paysage politique tchadien, incitant une réflexion profonde sur les rapports de force et la place de l’opposition dans un contexte de gouvernance autoritaire. Son nom est devenu synonyme de la lutte pour un changement, de la résistance face à un pouvoir jugé trop centralisé.

Aujourd’hui, Moïse Nodji Ketté, tout en étant un acteur marquant de la dissidence, incarne également le parcours d’un homme qui a mis en jeu sa liberté pour des idéaux politiques. Malgré la défaite, son engagement témoigne d’une volonté indéfectible de voir le Tchad sous une gouvernance plus représentative et participative.

Sa tentative de coup d’État avortée en 1992 n’a pas effacé son empreinte dans l’histoire politique du pays. Au contraire, elle a cristallisé l’image d’un homme prêt à tout pour faire entendre sa voix et, par-delà l’échec, à réinventer une alternative politique pour son peuple.

Tchad : Le Barreau dénonce une « forfaiture judiciaire » après une décision controversée de la Cour suprême

Le Conseil de l’Ordre des avocats du Tchad a vivement dénoncé ce jeudi une récente décision de la Cour suprême, qualifiée de « forfaiture judiciaire ». Lors d’un point de presse, Me Djerandi Laguerre Dionro, président du Barreau, a alerté sur une « instrumentalisation de la justice » qui, selon lui, met en péril l’État de droit au Tchad.

Une affaire judiciaire sous haute tension

Tout commence en août 2024, lorsqu’un scandale impliquant une « sextape » éclate, provoquant une onde de choc à travers le pays. L’affaire entraîne l’ouverture d’une enquête et des poursuites judiciaires contre plusieurs personnes, accusées d’association de malfaiteurs, de tentative d’extorsion de biens et de complicité.

Après un procès très médiatisé, le tribunal de N’Djamena prononce des peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme. Les accusés font appel, mais la Cour d’appel confirme le jugement en première instance. Coup de théâtre il y a quelques jours : la Cour suprême annule cette décision, déclenchant une vague d’indignation au sein du Barreau.

Le Barreau fustige une justice sous influence

Pour Me Djerandi Laguerre Dionro, cette cassation est « une dérive inquiétante » qui fragilise la confiance des citoyens dans l’institution judiciaire. « Nous assistons à une instrumentalisation flagrante de la justice. Il est impératif que la magistrature demeure indépendante et libre de toute pression extérieure », a-t-il déclaré devant la presse.

Un appel à la vigilance et à la mobilisation

Face à cette situation, le Conseil de l’Ordre des avocats exhorte les autorités à garantir le respect des principes fondamentaux du droit et à préserver l’intégrité du système judiciaire. Il appelle également les organisations de défense des droits humains, les juristes et l’ensemble des citoyens à rester mobilisés contre toute tentative de manipulation de la justice.

Ce rebondissement judiciaire relance le débat sur l’indépendance de la justice au Tchad et ravive les inquiétudes quant à d’éventuelles ingérences politiques dans les affaires judiciaires. L’affaire est loin d’être close et risque de continuer à faire couler beaucoup d’encre.

Culture : 30 ans de carrière pour Issakha Digadimbaye, alias Mandargué

La Compagnie Artistique Mandargue a annoncé, ce 13 mars 2025, la célébration des 30 ans de carrière de son fondateur, Issakha Digadimbaye, alias Mandargue. Comédien, metteur en scène, réalisateur et promoteur culturel, il a marqué la scène artistique tchadienne et internationale depuis 1995.

À travers ses œuvres, il a mené des campagnes de sensibilisation par le théâtre, organisé le Festival Culturel Talent des Artistes Tchadiens (FECTAT) et produit plusieurs séries télévisées et films.

La célébration, prévue le 24 mai 2025, sera marquée par de grandes manifestations culturelles et artistiques. Le comité d’organisation, dirigé par Madame Haoua Taboye Nodjigoto, lance un appel aux autorités et mécènes pour soutenir cet événement majeur pour la culture tchadienne.

Tchad : Le Patronat de la Presse exige la transparence dans l’affaire Monodji Mbaindiguim

Le Patronat de la Presse Tchadienne (PPT) a exprimé son indignation et sa vive inquiétude face aux accusations portées contre deux journalistes tchadiens, Monodji Mbaindiguim, Directeur de Publication du journal Le Pays, et Mahamat Saleh Alhussein, journaliste à l’ONAMA.

Les deux professionnels des médias sont inculpés pour « intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad, à ses intérêts économiques », ainsi que pour « complot contre l’État et complicité ». Une situation qui suscite de nombreuses interrogations au sein du paysage médiatique et des organisations de défense de la liberté de la presse.

Dans un communiqué rendu public ce 13 mars, le PPT rappelle que « le journalisme est un pilier fondamental de toute société démocratique » et qu’il repose sur des principes de liberté d’expression garantis par les textes nationaux et internationaux. Il estime que ces poursuites judiciaires risquent de fragiliser la liberté de la presse au Tchad.

Face à cette situation, le Patronat de la Presse formule plusieurs exigences :

  1. Une transparence totale dans le dossier et la présentation de preuves concrètes ;
  2. Le respect des droits fondamentaux des journalistes inculpés, conformément aux principes de l’État de droit ;
  3. L’arrêt des pressions visant à museler les médias indépendants.

Le PPT appelle les autorités nationales, les organisations internationales et la société civile à se mobiliser pour défendre la liberté de la presse et l’équité dans cette affaire. « Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à nos confrères et notre engagement à défendre les droits des journalistes face à toute tentative d’intimidation ou de répression », conclut le communiqué, signé par son président, Allahondoum Juda.

Cette affaire intervient dans un contexte où plusieurs journalistes tchadiens dénoncent une recrudescence des pressions sur les médias. Reste à savoir si le gouvernement répondra aux appels à la transparence formulés par le Patronat de la Presse.

Moyen-Chari : La WCS et son engagement pour la conservation du parc national de Manda

La Wildlife Conservation Society (WCS), organisation non gouvernementale internationale (ONGI) de droit américain, est active dans la préservation et la valorisation de la faune et de la flore. Son intervention au Tchad s’étend aux domaines de la faune, des forêts, de la pêche et de l’aquaculture, ainsi qu’à des secteurs connexes tels que l’aménagement du territoire, l’agriculture durable et la transhumance apaisée. L’organisation considère les écosystèmes naturels comme des patrimoines nationaux devant être protégés et valorisés pour favoriser le développement durable, la paix et la cohabitation entre les communautés.

Un cadre juridique clair pour l’action de la WCS au Tchad

Lors d’un atelier, le Directeur Pays (DP) de la WCS a rappelé les missions et la vision de l’organisation, tout en précisant son cadre légal d’intervention au Tchad. Présente dans le pays depuis 2022, la WCS opère en vertu de deux textes fondamentaux :

Le protocole de coopération du 22 février 2022 avec le gouvernement tchadien, qui établit son existence légale en tant qu’organisatiin non gouvernementale internationale ONGI sur le territoire.

L’accord-cadre de partenariat du 27 février 2023 avec le Ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable (MEPDD), définissant les orientations techniques et méthodologiques pour la mise en œuvre de ses actions.

Ce dernier accord encadre notamment la conception, l’exécution et le suivi-évaluation des projets et programmes de conservation.

Le projet de gestion du parc national de Manda en attente de validation

Dans le cadre de ce partenariat, la WCS et le ministère de l’environnement de la pêche et du développement durable MEPDD ont identifié la mise en place d’un accord de partenariat public-privé (PPP) pour la gestion du parc national de Manda comme une priorité. Le processus engagé a permis de réaliser des études et des évaluations préliminaires sur les plans environnemental et socio-économique. Ces travaux ont abouti à l’élaboration d’un projet d’accord, déposé en août 2024 sur le bureau du ministre de l’Environnement, mais qui reste en attente de validation.

Face aux rumeurs selon lesquelles la WCS aurait déjà obtenu cet accord depuis plus de deux ans, le Directeur Pays a tenu à démentir fermement ces allégations et a dénoncé la désinformation autour du dossier. Il a appelé les autorités à accélérer le processus d’examen et de signature de l’accord, précisant que sans cette validation officielle, la WCS ne peut pas débuter ses activités dans le parc national de Manda.

Un cadre légal indispensable pour la gestion des parcs nationaux

Le Directeur Pays a rappelé que, juridiquement, un parc national appartient au domaine forestier de l’État et se distingue des forêts gérées par les collectivités décentralisées ou les communautés locales. Par conséquent, aucune organisation ne peut intervenir dans un parc national sans un accord formel avec le Ministère de l’Environnement, qui en assure la gestion au nom de l’État. Bien que la participation des communautés riveraines soit encouragée dans la gestion de ces espaces protégés, la décision finale reste une prérogative régalienne de l’État tchadien.

La WCS attend donc l’aval du ministère pour commencer concrètement son action dans la conservation du parc national de Manda, un site essentiel pour la biodiversité et le développement durable dans la province du Moyen-Chari.

Le Stade de Madjafa achevé à 100% : Une étape décisive avant l’inauguration officielle

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamid Lony Maïdé, a effectué une visite d’inspection au stade de Madjafa ce mardi, pour évaluer l’état d’avancement des travaux de construction. Accompagné de son équipe, il a rencontré le directeur du chantier, M. Li, qui lui a présenté le projet mené à bien depuis son lancement en décembre 2019.

Selon M. Li, les travaux sont désormais terminés à 100 %. Le projet a été supervisé par une équipe chinoise, et un comité d’ordre technique et mécanique a été mis en place pour assurer un suivi rigoureux.

Lors de la visite, Mme Alice, chargée de communication et traductrice entre les équipes tchadiennes et chinoises, a exposé le programme qui sera suivi jusqu’à la remise officielle des installations, incluant les bureaux, les terrains et les différentes salles du stade.

Cette inspection marque une étape clé avant l’inauguration officielle de l’infrastructure, un développement majeur pour le sport au Tchad, qui devrait offrir de nouvelles opportunités aux jeunes et aux athlètes du pays.

Sarh : Ouverture d’un atelier de renforcement des capacités pour les médias et les autorités locales

Un atelier de renforcement des capacités des médias et des autorités locales sur les projets PAIRIAC et BC-CHARI s’est ouvert ce mercredi 12 mars 2025 au centre Don Bosco de Sarh. L’événement a été officiellement lancé par le Secrétaire général de la province du Moyen-Chari, Fidèle Kode Ngolo, représentant le délégué général auprès de la province du Moyen-Chari.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts visant à améliorer la gestion des conflits d’usage des espaces agro-pastoraux et à promouvoir la préservation des aires protégées. L’atelier réunit les autorités administratives, traditionnelles et politiques, ainsi que les leaders locaux et les médias. Son objectif principal est de renforcer leurs compétences en matière de sensibilisation et de communication sur les activités des projets PAIRIAC et BC-CHARI dans la province du Moyen-Chari.

En plus d’informer et de former les participants, cette rencontre met l’accent sur le rôle des médias dans le traitement des questions liées à la transhumance, à l’environnement et à la conservation. L’atelier constitue également une plateforme d’échanges pour encourager une collaboration durable entre les acteurs locaux et les projets concernés.

Lors de son discours d’ouverture, Fidèle Kode Ngolo a souligné l’importance de cette initiative pour le développement durable de la région. Il a insisté sur la nécessité pour les populations de s’approprier les projets afin d’en garantir la pérennité. Il a également réaffirmé l’engagement des autorités à accompagner la mise en œuvre des activités du PAIRIAC et du BC-CHARI, dans une dynamique de gestion consensuelle des ressources naturelles.

Pour rappel, ces deux projets sont mis en œuvre par l’ONG américaine Wildlife Conservation Society (WCS), qui œuvre pour la conservation de la biodiversité et le développement durable dans la province.

Décès de M. Judes, Président du Syndicat National des Douanes Tchadiennes

M. Judes, Président du Syndicat National des Douanes Tchadiennes et Chef de Bureau 3 au Port Sec de Ngueli, est décédé le 12 mars 2025 au Centre Hospitalier Universitaire de N’Djaména des suites d’une maladie. Respecté pour son engagement et son professionnalisme, il laisse un grand vide au sein de la communauté douanière tchadienne. Les autorités et ses collègues lui rendent hommage et adressent leurs condoléances à sa famille et à ses proches.

Portrait d’Adoum Moussa Seif : Un Acteur de la Démocratisation au Tchad

Adoum Moussa Seif est une figure marquante de la politique tchadienne, particulièrement dans les années 1990 et 2000, une période où le pays faisait face à des défis majeurs liés à la transition démocratique. Chef du parti Convention nationale pour la démocratie sociale (CNDS), il a incarné la voix d’une opposition structurée et a contribué à l’évolution du multipartisme au Tchad.

Un Engagement Précoce pour la Démocratie

Dans un contexte où le Tchad sortait d’une longue période de régime autoritaire, Adoum Moussa Seif s’est imposé comme l’un des hommes politiques qui ont voulu participer à la construction d’un État plus inclusif et démocratique. Sa carrière politique s’est affirmée à partir des premières élections pluralistes organisées dans le pays.

En 1996, il a été l’un des candidats à l’élection présidentielle, une échéance qui marquait un tournant dans l’histoire politique du Tchad. Il a obtenu 2,91 % des voix, se classant 7ᵉ sur 15 candidats. Bien que ce score ait été modeste, il a néanmoins permis à Adoum Moussa Seif et à son parti de se faire connaître sur la scène nationale comme une alternative politique crédible.

Un Homme de Dialogue et de Stratégie

Après l’élection présidentielle, Adoum Moussa Seif a continué à œuvrer pour la représentation de son parti dans les institutions. Lors des élections législatives de 1997, son parti, la CNDS, a réussi à obtenir un siège à l’Assemblée nationale, ce qui lui a permis de porter la voix de ses partisans et d’avoir un impact, même limité, sur les débats politiques.

Cependant, son approche politique a évolué au fil des années. Conscient des rapports de force en place et des réalités du pouvoir au Tchad, il a choisi en 2001 d’apporter son soutien au président sortant Idriss Déby lors de l’élection présidentielle. Cette décision a pu être perçue comme un pragmatisme politique destiné à préserver l’existence de son parti et son influence au sein des institutions. Malgré ce rapprochement, la CNDS a continué à exister en tant que force politique reconnue et a maintenu son siège au Parlement lors des élections législatives de 2002.

Un Héritage Politique Marquant

Adoum Moussa Seif est décédé en mars 2006 à Cotonou, au Bénin, après une courte maladie. Sa disparition a été ressentie comme une perte pour la scène politique tchadienne, notamment parmi ceux qui ont vu en lui un défenseur du dialogue démocratique et un acteur clé de la vie politique nationale.

Même si son parti n’a pas eu un impact majeur à long terme, Adoum Moussa Seif reste une figure importante de la transition démocratique au Tchad. Son engagement dans les premières élections pluralistes, sa volonté de faire entendre une voix différente au sein des institutions, et sa capacité à naviguer dans un paysage politique complexe font de lui un acteur incontournable de l’histoire politique récente du pays.