Tchad : entre nécessité d’ordre public et inquiétudes sociales

Ce jeudi 15 Mai , la mobilisation massive des autorités sur le site de Goudji Hamaral-Goz a marqué une nouvelle étape dans la reprise des Réserves de l’État au Tchad. Trente véhicules des forces de l’ordre, des équipes de la mairie du 2ᵉ arrondissement, de la mairie centrale, du Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat : tous étaient sur le terrain pour une opération de délimitations et de badigeonnage. Un signal fort.

Si l’objectif affiché est légitime – réaffirmer la souveraineté de l’État sur ses domaines fonciers – l’intervention soulève néanmoins quelques interrogations d’ordre social et organisationnel.

D’abord, le calendrier de l’opération suscite des inquiétudes. À quelques semaines de la saison des pluies, les populations concernées redoutent une précipitation dans l’exécution des déguerpissements, malgré les promesses de relogement. L’État s’engage certes à ne pas déloger sans alternative, mais sur le terrain, le manque de communication directe avec les habitants et l’absence de visibilité sur les terrains de substitution alimentent la confusion.

Ensuite, la présence musclée des forces de sécurité, bien que dissuasive, pourrait être perçue comme excessive, dans un contexte où le dialogue social aurait dû primer. Beaucoup craignent que l’opération, malgré sa planification, se transforme en une manœuvre coercitive si les mesures sociales annoncées tardent à être concrétisées.

Par ailleurs, si l’initiative du Comité interministériel est à saluer, il reste à évaluer sa capacité réelle à accompagner durablement les déplacés, en matière d’accès à l’eau, à l’électricité, aux infrastructures sociales de base sur les nouveaux sites.

En définitive, cette opération révèle la tension persistante entre urbanisme légaliste et réalité sociale urbaine. Le respect du droit foncier est essentiel, mais il doit s’accompagner d’un dispositif humain, progressif et transparent pour ne pas sacrifier des familles déjà vulnérables sur l’autel de l’aménagement.

Guéra : Arabi Bakhit Mougadam reconduit à la tête de la CCIAMA

Les opérateurs économiques de la province du Guéra ont renouvelé, le 11 mai dernier, leur confiance à M. Arabi Bakhit Mougadam, en le réélisant à la présidence de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA) du Guéra.

Organisées dans un climat apaisé et empreint de transparence, les élections ont reflété un consensus large autour de la candidature du président sortant, considéré par ses pairs comme un artisan du renforcement institutionnel et de la dynamique économique locale. Son élection s’est faite sans contestation, traduisant l’unanimité des membres votants.

Dans sa déclaration à l’issue du scrutin, M. Mougadam a salué la confiance renouvelée des opérateurs économiques et s’est engagé à poursuivre les réformes engagées au cours de son précédent mandat. Il a également appelé à une mobilisation collective des membres de la Chambre afin de faire face aux défis économiques de la province, marqués notamment par la nécessité de dynamiser les secteurs productifs et de renforcer l’environnement des affaires.

« Cette réélection n’est pas une fin en soi, mais un appel au travail commun. Ensemble, nous devons continuer à bâtir une institution forte, au service du développement économique du Guéra », a déclaré le président réélu.

La CCIAMA du Guéra, sous sa direction, entend poursuivre ses efforts pour accompagner les initiatives locales, améliorer l’attractivité économique de la région et soutenir l’entrepreneuriat, en particulier chez les jeunes et les femmes.

Diplomatie parlementaire : MBANG HADJI WOLI MAHAMAT porté à la vice-présidence de l’Union Parlementaire de la Coopération Islamique

Le Tchad vient d’enregistrer une avancée significative sur la scène parlementaire internationale. Sa Majesté MBANG HADJI WOLI MAHAMAT, Premier Vice-Président du Sénat, a été élu Vice-Président de l’Union Parlementaire de la Coopération Islamique (UP/OCI).

Cette nomination, intervenue lors de la session annuelle de l’organisation, consacre l’influence croissante du Tchad au sein des institutions parlementaires du monde islamique. Elle récompense également l’engagement constant de Sa Majesté MBANG HADJI WOLI MAHAMAT en faveur du dialogue, de la concertation interparlementaire et du renforcement de la coopération entre les États membres.

La désignation du parlementaire tchadien est saluée comme une victoire pour la diplomatie parlementaire nationale. Le Cercle des Jeunes pour le Soutien à Sa Majesté MBANG HADJI WOLI MAHAMAT a exprimé sa fierté à travers un communiqué, soulignant le mérite personnel du nouveau Vice-Président, ainsi que le soutien politique dont il bénéficie au plus haut niveau de l’État.

Le Cercle a également adressé ses remerciements au Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, pour son accompagnement indéfectible à l’endroit de la représentation parlementaire tchadienne dans les instances internationales.

Par cette élection, le Tchad renforce sa présence au sein de l’UP/OCI et affirme sa volonté de jouer un rôle actif dans les grandes dynamiques de coopération entre les parlements du monde islamique.

Le Tchad à l’honneur : MBANG HADJI WOLI MAHAMAT élu Vice-Président de l’Union Parlementaire de la Coopération Islamique

N’Djaména, 14 mai 2025 – Le Tchad vient de franchir une nouvelle étape dans sa diplomatie parlementaire. Sa Majesté MBANG HADJI WOLI MAHAMAT, Premier Vice-Président du Sénat, a été élu Vice-Président de l’Union Parlementaire de la Coopération Islamique (UP/OCI), lors d’une session tenue ce mardi.

Cette élection marque une reconnaissance internationale du leadership et de l’engagement de Sa Majesté en faveur du dialogue entre les parlements des pays membres de l’UP/OCI. Elle consacre également l’influence croissante du Tchad dans les instances de coopération parlementaire à l’échelle du monde islamique.

Selon plusieurs observateurs, cette nomination est le fruit d’un travail diplomatique discret mais soutenu, qui témoigne du sérieux et de la crédibilité que le Tchad inspire aujourd’hui au sein des organisations internationales.

Le mouvement a également exprimé sa reconnaissance au Président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, pour son soutien constant à la représentation parlementaire tchadienne à l’international.

Avec cette élection, le Tchad renforce sa place dans les sphères décisionnelles du monde islamique, tout en offrant un modèle d’engagement politique fondé sur le dialogue et la coopération.

Inauguration du Stade de Mandjafa ,un comité d’organisation contesté, les vrais acteurs du sport oubliés

Le 23 mai prochain, le Tchad célèbrera l’inauguration de son nouveau stade de Mandjafa, mais l’événement est déjà entaché par une controverse. La composition du comité d’organisation, qui laisse de côté les figures emblématiques du sport local, suscite l’indignation dans le milieu sportif.

Mandjafa – L’inauguration du tout nouveau stade de Mandjafa, prévue pour le 23 mai, s’annonce comme un événement majeur pour le sport tchadien. Cependant, une ombre plane déjà sur cette grande fête : la composition du comité d’organisation, qui exclut volontairement des acteurs essentiels du sport national.

Des noms tels que Toukam Julien, Ndakom Valery, Senior Dominique, Mbaïtaroh Rapide, Relick, Modobé Kari, Mahamat Pélé, Naldjim Moïse Dossengar Djimaldé, et bien d’autres figures respectées du sport tchadien sont absents de la liste des organisateurs. Ces personnalités, qui ont écrit les pages les plus glorieuses du sport tchadien, ne figurent pas parmi les responsables de l’événement. Leur absence fait naître une frustration profonde dans les rangs des passionnés de sport, qui ne comprennent pas pourquoi ceux qui ont véritablement fait vivre cette discipline au Tchad sont ignorés.

Des acteurs politiques aux commandes

Loin des terrains et des salles de sport, ce sont essentiellement des figures politiques et administratives qui composent ce comité. Pour beaucoup, cette politique de mise à l’écart des vrais acteurs du sport est une constante au Tchad. Les événements sportifs sont souvent perçus comme une occasion pour les dirigeants politiques de s’approprier les retombées d’une cérémonie, au détriment de ceux qui en connaissent véritablement les enjeux.

Une occasion manquée de rendre hommage au sport tchadien

À quelques jours de l’inauguration, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un changement. Le comité d’organisation devrait être réajusté pour inclure des acteurs historiques du sport tchadien : anciens joueurs, entraîneurs, responsables de clubs, et autres figures influentes du monde sportif. Le sport ne doit pas être un terrain de récupération politique, mais un domaine où les personnes passionnées et compétentes occupent les premières places.

Une question de respect et de reconnaissance

Les autorités doivent réaliser que le stade de Mandjafa, au-delà de sa dimension infrastructurelle, est aussi un symbole pour toute une génération d’acteurs du sport tchadien. En excluant les figures emblématiques de l’organisation, le gouvernement envoie un mauvais message aux jeunes athlètes qui aspirent à voir leurs efforts et leur travail reconnus.

À l’aube de cette inauguration, il est encore possible de réviser la composition du comité afin d’y inclure ceux qui ont bâti le sport au Tchad, et ainsi faire de cet événement un véritable hommage à l’histoire et à la culture sportive du pays.

Moundou : Moussa Saleh Brahim reconduit à la tête de la CCIAMA du Logone Occidental

Les opérateurs économiques du Logone Occidental ont tranché. À l’issue du scrutin du 11 mai 2025, Moussa Saleh Brahim a été réélu président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA) de la province, avec un score écrasant de 676 voix contre 233 pour son adversaire, Adam Mahamat Oumar.

Ce second mandat vient confirmer la confiance que lui accordent les acteurs économiques locaux, cinq ans après son accession à ce poste stratégique. Très applaudi à l’annonce des résultats, Moussa Saleh Brahim a remercié les membres de la Chambre pour leur soutien, et a promis de poursuivre les efforts entrepris en matière de réformes, de structuration des secteurs et de promotion des initiatives locales.

« Je suis le président de tous les opérateurs économiques, sans distinction », a-t-il déclaré. Il a invité ses collaborateurs à une franche coopération pour répondre ensemble aux nombreux défis économiques que connaît la région.

Autre fait marquant de cette élection : la victoire de Ronduba Mbairamadji à la tête du secteur agricole, ce qui fait de lui le nouveau vice-président de la CCIAMA. Un choix salué par le président réélu, qui dit fonder beaucoup d’espoir sur l’expertise et l’engagement du nouvel élu pour renforcer la dynamique agricole du Logone Occidental.

La Coordination du Bureau de Soutien au MPS/DAGO YACOUBA, mobilisée pour les festivités à Bahar el Gazel

Bahar el Gazel s’apprête à accueillir plusieurs délégations , dont la coordination du bureau de soutien au MPS, Dago Yacouba, dirigée par Mahamat Issa Dahalop, Coordinateur national de ladite structure, dans le cadre des réjouissances prévues le 17 mai prochain en l’honneur des fils et filles de la province, une initiative saluée comme un symbole d’unité et de reconnaissance remerciant le Maréchal du Tchad MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO, président de la République du Tchad et président du MPS.

La coordination entend, à travers sa participation, réaffirmer son soutien indéfectible au Maréchal du Tchad, Mahamat Idriss Deby Itno, Président de la République et Président du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Le bureau de soutien DAGO YACOUBA saisit cette occasion pour exprimer sa gratitude envers le Chef de l’État pour ses efforts continus en faveur de la paix, du développement et de la cohésion nationale.

En marge de cette cérémonie festive, la coordination prévoit l’inauguration officielle de son siège provincial dans la province de Bahar el Gazel, marquant ainsi une nouvelle étape dans son implantation territoriale. À cela s’ajoute l’installation d’un bureau de sous-coordination provinciale, destiné à renforcer l’organisation locale et à rapprocher davantage les actions du bureau de soutien des populations de la région.

Selon Mahamat Issa Dahalop, cette dynamique traduit la volonté du bureau de soutien DAGO YACOUBA de jouer un rôle actif dans l’animation politique et sociale du pays, tout en consolidant les idéaux prônés par le MPS.

Les préparatifs vont bon train et les responsables assurent que la délégation sera prête à représenter fièrement la coordination lors de cette journée de célébration et d’engagement.

🇷🇴Miski: Un territoire livré à l’insécurité et à l’impunité. Armes, or et silence: qui profite du chaos sécuritaire à Miski? Pourquoi l’insécurité persiste malgré les accords? L’or du Tibesti alimente-t-il un cycle de violence incontrôlable? Accords de paix ou façade politique? Analyse d’une insécurité persistante.

L’insécurité dans la région aurifère de Miski, n’est pas un simple phénomène de violence sporadique. Elle révèle un déséquilibre profond entre les intérêts économiques, les rivalités armées et l’absence flagrante d’un véritable cadre sécuritaire. Ce territoire, censé être un moteur de prospérité grâce à ses richesses minières, s’est transformé en un champ de batailles où la loi du plus fort prévaut, au détriment des populations locales.

En examinant les récentes attaques, on constate un schéma récurrent: des actes violents ciblant des commerçants et des travailleurs locaux, souvent perpétrés avec des armes en circulation clandestine. Le meurtre de Ahmat Youssouf Adiguei et Moussa Tahir Yacoub questionne la provenance de ces équipements. Comment ces armes se retrouvent-elles entre les mains des assaillants? Existe-t-il des filières de trafic qui opèrent sous la surveillance passive, voire complice, de certaines autorités?

L’exploitation de l’or attire non seulement des chercheurs de fortune, mais aussi des groupes armés qui en font un levier de financement. Des témoignages de mineurs évoquent des exactions répétées, et pourtant, aucune force de sécurité ne semble garantir leur protection effective.

Alors que le gouvernement tchadien a signé un accord de paix avec le Comité d’autodéfense de Miski, pourquoi ces violences continuent-elles? L’accord est-il un simple instrument politique sans impact réel sur le terrain?

Un autre élément troublant est l’absence de réaction rapide des forces de l’ordre après l’attaque. Qui coordonne les enquêtes? Ces crimes feront-ils l’objet de poursuites judiciaires, ou disparaîtront-ils dans l’opacité, comme tant d’autres auparavant? L’impunité chronique qui règne dans le Tibesti renforce l’idée d’une zone laissée à elle-même, où l’or, la contrebande et les armes dictent les lois.

Si ces violences sont récurrentes, il faut en déduire que l’insécurité n’est pas une anomalie, mais plutôt une conséquence logique d’un système où la survie économique prime sur le respect des droits fondamentaux. À qui profite vraiment cette instabilité? Et surtout, qui a intérêt à ce qu’elle perdure? Tant que ces questions resteront sans réponse, le Tibesti continuera d’être un territoire en marge, où la loi du plus fort règne en maître.

Une analyse de: Sadam Madiri Kawadi

Caisse au rouge : La relance de la Maison des Médias du Tchad compromise

Trois semaines après la mise en place d’un comité de gestion provisoire, la Maison des Médias du Tchad (MMT) peine à sortir de l’impasse. Cette institution, jadis lieu de formation, d’expression et de dialogue pour les professionnels des médias, est aujourd’hui confrontée à une grave crise de fonctionnement.

Le 3 mars dernier, à l’issue d’une Assemblée Générale Extraordinaire convoquée suite à l’échec de celle du 27 février, un comité provisoire de trois membres a été institué. Présidé par M. Laoukoura SA-NDOUDINGAR, ce comité est chargé de relancer les activités de la MMT, d’assurer la gestion courante et de préparer une nouvelle assemblée avant le 3 juin 2025.

Dans cette dynamique, un projet national de formation des journalistes, axé sur les « 12 chantiers du Chef de l’État », a été élaboré. Ce programme, réparti sur l’ensemble du territoire, vise à renforcer les capacités des journalistes et à raviver l’esprit de collaboration au sein de la profession. Le budget global, incluant l’organisation de l’Assemblée Générale, est estimé à 24 858 175 FCFA.

Mais la mobilisation financière reste très faible. À ce jour, moins de 10 % du montant requis a été collecté. Sur une dizaine de personnalités sollicitées en province, seules sept ont donné une réponse favorable. Quant aux organisations fondatrices de la MMT, plusieurs sont restées silencieuses, malgré les relances du comité.

« L’absence de réaction compromet sérieusement la relance de nos activités. Ce projet est pourtant d’utilité publique pour la presse nationale », a déclaré le président du comité provisoire.

Le comité tire la sonnette d’alarme et appelle à une implication urgente de tous les acteurs : journalistes, responsables d’organisations professionnelles, partenaires techniques et financiers. Sans un sursaut collectif, la MMT risque de s’éteindre dans l’indifférence.

Moyen-Chari : Mahamat Nour Abakar Hyosco décroche la présidence consulaire au terme d’un duel électoral serré

C’est une élection à couper le souffle que vient de vivre la province du Moyen-Chari. Le verdict des urnes est tombé ce week-end, consacrant Mahamat Nour Abakar Hyosco nouveau président de la Chambre consulaire régionale. Avec 314 voix contre 306 pour son concurrent direct, Mahamat Abderrahmane Abderassoul, le scrutin s’est joué sur le fil, révélant une compétition d’une rare intensité.

Huit voix seulement ont séparé les deux prétendants, preuve d’un corps électoral partagé entre deux visions du développement économique local. Cette élection a mobilisé fortement les opérateurs économiques, témoignant de l’enjeu que représente la représentation consulaire pour les acteurs du secteur privé dans la province.

Mahamat Nour Abakar Hyosco, désormais porteur de cette confiance exprimée par une courte majorité, devra relever le défi de rassembler et de répondre aux attentes d’un tissu économique en quête de dynamisme. De son côté, Mahamat Abderrahmane Abderassoul sort de cette confrontation avec une stature renforcée et le soutien d’un électorat fidèle.

L’après-scrutin s’ouvre sur une ère nouvelle pour le Moyen-Chari, où les ambitions économiques régionales nécessitent plus que jamais dialogue, cohésion et vision.