Santé : commémoration de la 7ème édition de la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale

Ce 23 mai 2019, le Tchad à l’instar des autres pays commémore la 7ème journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale à l’honneur des 4 000 victimes de cette maladie.

Définie comme une violation des droits humains et une injustice sociale, la fistule obstétricale est considérée comme une pandémie qui paralyse les jeunes filles données en mariage précocement. Cette commémoration vise à réveiller les consciences sur la sensibilisation, la prise en charge et la réinsertion sociales de ces dernières.

Au Tchad, depuis le lancement du programme en 2012, il ressort selon l’enquête démographique et de santé mixte que le taux de la fistule obstétricale représente 2,1% de 2012 à 2018, environ 3 000 femmes victimes de cette maladie ont été opérées et on bénéficiées d’une prise en charge gratuite jusqu’à leur réinsertion sociale. Au premier trimestre de l’année en cours 95 femmes fistuleuses ont bénéficiées de la prise en charge chirurgicale grâce au centre de traitement des fistules Assiem Vamtou de Moursal.

Une occasion pour la coordinatrice intérimaire, Mme Fatimé Tombocha Adoum Aguid de présenter les doléances de son centre. « La réinsertion sociale demeure le plus de souci du centre. Le manque des ressources humaines et des matériels médicaux-techniques constituent un frein pour le centre », déclare-t-elle. Pour pallier à ces difficultés, la coordinatrice estime qu’il faut renforcer la capacité du centre en formation pour les paramédicaux sur la prise en charge des fistuleuses et doter le centre des matériels et d’autres consommables adéquats.

Bien entendu, la représentante résidente de Fonds des nations unies pour la population (UNFPA), Dr Edwige Adekambi Domingo appelle tous les acteurs à s’unir pour redonner de sourire aux malades de fistule. Pour elle, la fistule obstétricale est une priorité de santé publique, un impératif social, moral et politique. « La fistule obstétricale n’est pas non seulement un indicateur de faiblesse du système de santé publique mais en plus, elle est à la fois la vulnérabilité des femmes à la marginalisation et à la pauvreté », souligne-t-elle.

Le directeur général adjoint du ministère de la santé publique, représentant sa tutelle, Dr Mahamat Hamid Ahmat a déclaré qu’avec l’appui des partenaires et à travers les différents projets et programmes de lutte contre la fistule, le gouvernement tchadien poursuivra pour sa part le renforcement des ressources humaines et mains d’œuvres qualifiées pour la prévention, la réparation et la réinsertion sociale des victimes de fistule obstétricale.

Tchad-Santé: Le Ministre de la santé publique du Tchad à l’assemblée mondiale de la Santé

Le Ministre de la Santé Publique, AZIZ MAHAMAT SALEH, est à Genève, en Suisse, pour la 72 ème Assemblée Mondiale de la Santé.

Plus d’info ici

https://bit.ly/2HJDW8S

Santé:Rencontre entre le MSP et la direction des Fondation Aliko Dangote et Melinda & Bill Gates

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Durant la deuxième journée de l’Assemblée Mondiale de la Santé à Genève, une rencontre a eu lieu entre le ministre de la Santé Publique, AZIZ MAHAMAT SALEH, et la direction générale de « Aliko Dangoté Fondation » et « Bill & Melinda Gates Fondation » pour confirmer la signature du MOU (Mémorandum d’accord entre les partis) qui aura lieu le 27 Mai 2019 à N’Djamena.

Voir plus d’informations ici https://bit.ly/30E6OI0

Libye : Tête à tête entre Macron et le marechal Haftar

C’est une première. Emmanuel Macron reçoit ce 22 mai à l’Élysée le maréchal Haftar. Ce dernier s’entretiendra pour la première fois en tête à tête avec le président français. Il y a deux semaines, c’était Fayez el-Sarraj, le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, qui était reçu à Paris. L’objectif de cette rencontre est de relancer le processus politique alors que les combats se poursuivent dans la banlieue sud de Tripoli entre les troupes du maréchal Haftar et les forces loyales à Fayez el-Sarraj. L’homme fort de l’Est libyen a lancé une offensive sur Tripoli le 4 avril dernier. Le maréchal Haftar que Paris, même s’il s’en défend, est depuis longtemps accusé de soutenir en sous-main. 

Pour le chercheur Jalel Harchaoui, les choses n’ont guère changé depuis le 4 avril dernier. Selon lui, la France soutiendrait toujours l’homme fort de l’Est libyen. Ce spécialiste de la Libye en veut notamment pour preuve l’absence de condamnation par Paris de l’offensive du maréchal Haftar sur Tripoli.

« Ce que le gouvernement reconnu internationalement de Tripoli souhaitait, c’est ce qui explique la visite récente du Premier ministre Sarraj, c’est que la France dise de manière claire que le fait qu’il y ait 15 morts par jour depuis six semaines dans la zone de Tripoli, c’est dû à une décision unilatérale du maréchal Haftar. Et cela, la France refuse de le faire. Ce que Paris a fait jusqu’ici, c’est de déplorer que les choses plutôt violentes. »

Régulièrement accusée de le soutenir en sous-main, la France avait bien été forcée de reconnaître à l’été 2016 qu’elle lui avait apporté un soutien technique, et ce après le crash d’un hélicoptère dans l’est de la Libye au cours duquel trois soldats des forces spéciales françaises avaient trouvé la mort. Un soutien pour combattre le terrorisme, se justifie-t-on au Quai d’Orsay. Que peut-il alors sortir d’une telle rencontre à l’Élysée aujourd’hui ?

« Ce qui serait idéal, ce serait pouvoir annoncer une espèce de mesure de trêve ou de cessez-le-feu qui puisse, dans la réalité, accommoder le maréchal Haftar qui commence à être, d’un point de vue militaire, un peu fatigué, et en même temps pouvoir améliorer en quelque sorte l’image de la France en disant : « Vous voyez, nous sommes plutôt pour la paix et pas pour la guerre » », poursuit Jalel Harchaoui.

Un cessez-le-feu dont Fayez el-Sarraj ne veut pas pour l’heure entendre parler, du moins sans qu’il ne soit question d’un retour des troupes du maréchal Haftar sur leurs positions d’avant le début de l’offensive sur Tripoli

Rfi

La HAMA invite les correspondants (es) des organes de presse étrangère au Tchad à son siège

Dans un communiqué de presse daté du 22 mai 2019 et signé de son Directeur de cabinet, Adam Mahamat Youssouf, la Haute Autorité des Média et de l’Audiovisuel (HAMA) invite tous les correspondants et toutes les correspondantes des organes de presse étrangère au Tchad à se rendre au siège de la HAMA pour nécessité de service, le vendredi 24 mai 2019 à 10 heures précises.

Cette invitation entre en application de l’article 22 de la loi 32/PR/2018 portant ratification de l’ordonnance N°025/PR/2018 du 29 juin 2018 portant régime de la presse écrite et des média électronique au Tchad.

La présence effective de chacun est obligatoire, précise le document. fffff

Jean Yves Le Drian au Tchad

Le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian est arrivé au Tchad dans le cadre de sa mini-tournée africaine après la République Démocratique du Congo (RDC). Il a été reçu hier, mardi 21 mai 2019 à Amdjarass par le président de la République, Idriss Déby Itno.

Au menu de leur tête à tête, des sujets de la coopération entre les deux pays, les élections législatives et municipales à venir et des questions sous régionales[UW1] .

Concernant l’organisation des élections législatives et municipales qui retardent, le soutien actif de Paris est nécessaire, a souligné le chef de la diplomatie française. La lutte antiterroriste dans le Sahel avec la recrudescence de violence, le retour définitif de la paix en RCA et en Libye ont été évoqué. Le Tchad et la France s’engagent à intensifier leurs efforts pour que le processus de paix enclenché dans ces deux pays abouti.

Cette visite au Tchad de Jean Yves Le Drian entre aussi dans le contexte de deuil qui a frappé le Président de la République suite au décès de son frère cadet Timan Déby Itno.

Une visite qui n’émeut pas l’opposition tchadienne, car ces deux hommes s’y connaissent bien.


 [UW1] 00000000000000

La CPDC pessimiste quant à la tenue des législatives et municipalités de 2019

La coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC) sort de son silence pour dénoncer la gestion chaotique du processus électoral par le mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir. C’était lors d’une conférence de presse tenue, lundi 20 mai 2019 à la maison des médias du Tchad.

« Des élections en 2019, il est difficile de s’en convaincre, d’autant plus que la conduite unilatéraliste du processus par le pouvoir MPS trahit une volonté d’empêcher ou à tout le moins retarder l’organisation des élections législatives et municipales », a déclaré le porte-parole adjoint de la CPDC, Poddi Djimé Bichara.

Pour le porte-parole, organiser des élections législatives et municipales en 2019 est quasiment impossible. « Le président français, Emmanuel Macron avait annoncé des élections au mois de mai 2019, nous y sommes déjà. Le président Idriss Déby avait rectifié parlant de la fin du premier semestre 2019. Nous y seront dans quelques semaines. Qui croire ? », s’est-il interroger.

Parlant de la question de la mise en place du CNDP, la CPDC a répondu que c’est une officine de toutes les manœuvres plus sordides, un théâtre de la corruption, des intimidations et menaces de tout genre. « Le CNDP est incontestablement devenu le principal obstacle à l’organisation des élections au Tchad ».

La CPDC revient sur le décret 216 portant désignation des membres de la CENI. Pour elle, ce décret est une violation flagrante de la loi n°030/PR/2018 du 30 novembre 2018 portant création d’une commission électorale nationale indépendante et de l’ordonnance n°40/PR/2018 du 31 août 2018 portant statut de l’opposition démocratique.

« Les actes qui jalonnent le processus électoral en cours s’inscrivent dans un registre diamétralement opposé », a critiqué le porte-parole, Poddi Djimé Bichara, avant d’ajouter que de la nomination unilatérale des responsables du bureau permanent des élections (BPE) à la nomination de chef de file de l’opposition démocratique, en passant par le découpage territorial, de la charte des partis politiques et le projet de code électoral, rien ne laisse présager l’organisation des élections apaisées, transparentes et crédibles au Tchad.

La CPDC de conclure que les démocrates tchadiens ont le devoir de s’opposer pour exiger des élections libres, justes, démocratiques et crédibles prenant en compte les enjeux de paix et de stabilité. Elle exhorte les partenaires à œuvrer en faveur d’un processus électoral inclusif et transparent au Tchad.

Sans langue commune, l’Union européenne restera les États désunis d’Europe

Depuis l’origine, le défi linguistique fait obstacle au projet d’«États-Unis d’Europe». Pour créer du lien, il faut commencer par se parler.

Pour échanger, les Européens ont l’embarras du choix. Avec vingt-quatre langues officielles, auxquelles il faut ajouter une quarantaine de langues régionales ou minoritaires, l’Europe est résolument babélienne. Si la question linguistique ne figure pas à l’agenda des préoccupations de l’Union, c’est qu’on pense avoir résolu cette difficulté. En apparence, tout du moins. Sans directive ni règlement, et uniquement grâce à l’usage, l’une de ces langues s’est élevée au rang d’idiome véhiculaire.

C’est ainsi que tout citoyen outillé de l’anglais peut, même en le baragouinant, se faire comprendre dans les vingt-huit États. On ne va pas se mentir, cette lingua franca facilite grandement l’existence des personnes qui circulent, étudient ou travaillent à travers le continent. Jamais sûrement les Européens n’ont aussi bien maîtrisé une langue commune. Pourtant, cela n’empêche pas le pavillon européen d’être plus en berne que jamais. La dynamique est passée du côté des partis eurosceptiques.

Il y a les Britanniques qui tentent de larguer les amarres, et même des pays traditionnellement très pro-européens sont traversés depuis les années 2000 par un doute croissant. Aux Pays-Bas prospèrent des partis qui tirent à boulets rouges sur l’Europe. Cet euroscepticisme s’abreuve à de multiples sources. Mais si la désunion revêt une dimension structurelle, c’est peut-être que les Européens connaissent un problème de compréhension. Un problème que le partage de mots anglais ne résout pas.

Jusqu’à récemment, les Européens, notamment les élites, privilégiaient le français. Cela se reflétait dans les institutions communautaires. Lobbyistes, journalistes, fonctionnaires : tout le microcosme bruxellois tournait en français. Les points de presse de la Commission, par exemple, se déroulaient dans la langue de Monnet. Mais au cours des années 1990 et à une vitesse fulgurante, les institutions ont basculé dans le tout-anglais. Cette évolution résulte de l’intégration des pays scandinaves, puis de ceux de l’Est. Mais elle découle aussi d’une irrésistible lame de fond qui traversait alors tout le continent.

La montée en puissance de l’anglais dans les salles de classe a abouti à en faire la seule langue étudiée par la quasi-totalité des élèves européens (97% des collégiens en 2015). Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’anglais s’est imposé comme la langue étrangère la plus apprise au détriment du français, de l’allemand, de l’italien ou du russe. Avant 1914, les écoliers français étaient davantage germanistes qu’anglicistes. Ironie de l’histoire, l’allemand était beaucoup plus prisé quand c’était la langue de l’ennemi, alors qu’elle est aujourd’hui celle de notre premier partenaire.

L’anglais, le trait d’union américain

Avec l’anglais comme bagage, les Européens peuvent donc se comprendre. Et Brexit ou pas Brexit, qu’il soit soft ou hard, n’y changera rien. L’anglais gardera son audience sur le Vieux Continent parce qu’il s’agit de la langue internationale : celle des États-Unis, puissance de référence dans la culture, la recherche et l’économie numérique. C’est la langue aussi bien de Netflix, de Beyoncé, de Harvard que de la Silicon Valley –et la seule à être comprise dans tous les aéroports.

Les citoyens d’Europe ont intégré l’idée qu’apprendre l’anglais était le meilleur des passeports pour le monde et se sont connectés intimement à l’univers anglophone –quitte à négliger la culture de leur continent. On se régale désormais des séries américaines en VO, là où on se délectait autrefois de cinéma italien. Le futur concours de l’Eurovision devrait l’illustrer une nouvelle fois : la grande majorité des chansons sera en anglais plutôt que dans les langues nationales. D’où ce paradoxe : les États d’Europe sont juridiquement très imbriqués mais les Européens sont reliés par des références culturelles communes américaines… Ou bien historiques.

L’Europe a en effet existé bien avant la Commission ou le Parlement européen. Née au Moyen Âge, elle a même précédé les nations. Le journaliste Laurent Joffrin constate que «l’Europe formait un ensemble socialement et culturellement homogène». Régis Debray écrit dans Civilisation : «Qu’a-t-elle d’européen notre Europe alignée, recouverte d’un manteau bleu de supermarkets, le successeur du manteau blanc d’églises? […] Il y avait plus d’Europe à l’âge des monastères, quand l’Irlandais Colomban venait semer des abbayes aux quatre coins de l’Europe. Plus, à la bataille de Lépante, quand Savoyards, Génois, Romains, Vénitiens et Espagnols se ruèrent au combat contre la flotte du Grand Turc, sous la houlette de Don Juan d’Autriche.»

Le recours à une langue étrangère rend difficile l’éclosion d’un sentiment d’appartenance

Au XXIe siècle, il y a certes Erasmus, un bain européen dans lequel baigne une minorité d’étudiants (es). Mais on peine à identifier des références actuelles et spécifiquement européennes. Le réalisateur Jean-Jacques Annaud pointe, par exemple, l’absence de stars de cinéma que le continent s’approprierait. Y a-t-il péril en la demeure européenne ? Ceux qui comptaient sur l’Europe pour peser face à la Chine ou les États-Unis peuvent s’en inquiéter.

À une échelle plus petite, l’exemple belge est un laboratoire riche d’enseignements. Depuis un siècle, le pays se détricote sur la question linguistique. En conseil des ministres, chacun use de sa langue. Mais à l’instar de l’équipe de football nationale, les communautés francophone et néerlandophone privilégient de plus en plus l’anglais, une langue neutre, pour communiquer. Pratique pour se comprendre sans susciter de frustration. Mais le recours à une langue étrangère rend difficile l’éclosion d’un sentiment d’appartenance. Il en va de même à l’échelle de l’Union européenne.

Existe-t-il une alternative à cet anglais plus international qu’européen ? Certains seraient tentés de mettre en avant une langue authentiquement continentale en substitution à l’anglais d’Amérique. Las ! Aucune ne serait en mesure de le remplacer dans l’immédiat. Selon Eurostat, le français est étudié par seulement 34% des collégiens et l’allemand par 23%. La langue de Molière bénéficie d’un plus grand attrait au sein des pays anglophones et latins, ainsi qu’en Belgique flamande et aux Pays-Bas, en Grèce et à Chypre. En revanche, l’Europe de l’Est, si francophile jusqu’en 1940, privilégie désormais l’allemand (sauf en Roumanie). Par ailleurs, favoriser l’apprentissage d’une autre langue valoriserait forcément son pays d’origine. De quoi raviver les susceptibilités dans une Europe qui n’en a manifestement pas besoin.

Revitaliser d’anciennes langues

Une autre idée consisterait justement à réintroduire une langue totalement neutre. Dotée d’une grammaire et d’un vocabulaire créés de toutes pièces, celle-ci existe déjà et attend son heure pour déferler sur l’Europe : il s’agit de l’espéranto. Une langue créée en 1887 par le médecin Ludwik Zamenhof, qui tentait d’apporter une réponse au défi du plurilinguisme et aux ravages des nationalismes. Il se décrivait comme «juif, qui est obligé de prier Dieu dans une langue morte depuis longtemps, qui reçoit son éducation et son instruction dans la langue d’un peuple qui le rejette et qui a des compagnons de souffrance sur toute la Terre, avec lesquels il ne peut se comprendre».

Cette langue née dans un cabinet de travail repose sur des règles simples, sans exception. 130 ans après sa création, elle demeure parlée par quelques millions de locuteurs dans le monde, en Europe principalement. Mais on reste loin des ambitions de son créateur qui le concevait comme un dessein universel. Sa neutralité est sa force, mais aussi sa faiblesse. Cette langue, de par son artificialité, pâtit de ne pas être une langue de culture. Dénuée d’une grande littérature ou de références culturelles, elle n’a pas l’attractivité d’une langue riche de plusieurs siècles. Faute de suffisamment de locuteurs, elle demeure peu utile. Un cercle vicieux.

Une volonté chez les Européens d’arrimer leur identité autour du latin paraît hautement improbable

Une autre hypothèse serait un retour au latin. Une idée a priori saugrenue. Mais la langue des Romains a aussi été celle de l’Europe médiévale. Elle a fait office de medium de toutes les élites cultivées et des savants jusqu’au XVIe siècle. Elle a perdu par la suite son statut de langue de la diplomatie et même de l’Église. Aujourd’hui bel et bien morte, elle demeure une prestigieuse langue de culture dans laquelle on puise encore pour concevoir des mots nouveaux. Son enseignement décline cependant, même dans son pays d’origine, l’Italie. Bien loin de son centre historique, c’est en Finlande qu’on retrouve ses promoteurs les plus zélés.

Lors de leur présidence tournante de l’Union européenne en 1999 puis en 2006, les Finlandais ont inséré une version en latin de leur site internet dédié aux actualités. À partir du mois de juillet 2019, ils reprendront les rênes de l’Union. Accorderont-ils de nouveau une place privilégiée au parler de Cicéron ? Pour l’heure, cela relèverait avant tout du symbole, voire du folklore… Jusqu’à ce qu’émerge, peut-être un jour, une volonté chez les Européens d’arrimer leur identité autour de cette langue. Cela paraît hautement improbable. À moins de repenser aux Juifs, qui ont revitalisé l’hébreu, mort depuis des siècles, pour en faire la langue officielle et véhiculaire en Israël.

Le levier multilingue

Il demeure une dernière possibilité. L’écrivain polyglotte italien Umberto Eco déclarait que «la langue de l’Europe, c’est la traduction». C’était une ode au multilinguisme. Si l’idée apparaît utopique aux Français, c’est que leur pays est devenu monolingue. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un tiers d’entre eux vivait encore dans le bilinguisme avec une langue régionale. Beaucoup de personnes d’origine étrangère continuent à tisser leur vie avec deux idiomes. Ailleurs dans le monde, en Asie ou en Afrique notamment, de nombreux pays sont des mosaïques linguistiques où les locuteurs baignent dans plusieurs langues. Même en Europe, les Luxembourgeois font cohabiter leur langue nationale, le lëtzebuergesch, avec le français et l’allemand, tout en maîtrisant largement l’anglais.

Concrètement, ce multilinguisme européen serait rendu possible par une politique éducative de choc. L’écrivain Amin Maalouf, né au Liban, un autre pays plurilingue, avait été chargé en 2007-2008 par la Commission européenne de plancher sur le défi soulevé par la multiplicité des langues en Europe. Sa réponse reposait sur la maîtrise de deux langues, en plus de sa langue maternelle. Chaque élève devrait apprendre, très jeune, une première «de cœur», puis une «langue internationale», probablement l’anglais. «Si on arrive à l’imposer, on arrivera assez vite à maintenir la viabilité de toutes les langues tout en pouvant communiquer les uns avec les autres», précise l’écrivain.

C’est ainsi qu’entre un Espagnol et un Italien, l’essentiel des relations serait géré en espagnol ou en italien, deux langues latines proches. Cela paraît plus naturel que de recourir à une langue germanique. Chaque pays disposerait, dans d’autres États, d’ambassadeurs (drices) disposés (es) à tisser des relations bilatérales avec lui. Amin Maalouf apporte ainsi non seulement des garanties à ceux qui craignent d’être absorbés par l’Union européenne, mais il donne aussi des clés pour favoriser les interactions culturelles entre les peuples. Des préconisations restées lettre morte dans un continent de plus en plus anglophone, mais qui s’apparente aux États désunis d’Europe.

Slate fr

600 jeunes de la capitale seront formés en technique d’entreprenariat

Lancement officiel des activités d’apprentissage en technique d’entreprenariat à 600 jeunes dans les 10 arrondissements, ce mardi 21 mai 2019 au Ministère des Affaires Etrangères de N’Djamena.

Il s’agit de faire approprier à ces jeunes les outils nécessaires dans la recherche de l’emploi, les mécanismes d’accès aux microcrédits et la mise en œuvre, voire la gestion de micro-projets.

Selon le président du conseil d’administration de l’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE), Ali Abbas Seithi, la problématique de l’employabilité préoccupe l’ONAPE « L’ONAPE s’attèle bientôt deux décennies à accompagner les demandeurs d’emploi en général notamment à travers trois programmes fars : l’auto emploi, le microcrédit agricole et l’appui aux diplômés sans expérience », a-t-il précisé.

Pour la représentante du Ministre de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social, Madame Sa-Ndoudjinang Rébecca, la jeunesse constitue un atout favorable pouvant conduire au développement intégral d’un pays. Donc, il est important de valoriser les ressources humaines pour les rendre compétitives sur le marché du travail. Ce qui permettra de booster l’économie du pays. « En Afrique subsaharienne et particulièrement au Tchad, le problème de l’emploi des jeunes se pose avec acuité ces dernières décennies. Cette situation est la conséquence de la crise économique qui secoue le monde entier et des conditions sécuritaires peu luisantes que nous vivons au quotidien », a-t-elle relevé.

C’est l’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE) qui assurera cette formation dans les 10 arrondissements de la capitale. Durant dix (10) jours, ces jeunes vont apprendre la technique d’entreprenariat, de la recherche d’entreprise, de la gestion des microprojets et les mécanismes d’accès aux microcrédits de l’ONAPE.

Google coupe les ponts avec Huawei : une mauvaise nouvelle pour le monde entier

En privant l’entreprise chinoise de sa technologie, c’est toute la planète que Google entraîne dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Le vent qui soufflait depuis quelques semaines sur Huawei s’est transformé en tempête. Lancée par Donald Trump et son administration, la bataille était déjà féroce mais circonscrite à un domaine primordial qui, pour l’instant, ne touchait pas directement les usagers, à quelques rares exceptions près : le déploiement de la 5G.

Accusé d’être un cheval de Troie au service du renseignement du gouvernement chinois, qui a fortement soutenu son développement, Huawei s’était ainsi vu barrer l’accès au marché américain de la 5G, avant que les États-Unis ne tentent de convaincre leurs alliés de faire de même –l’Australie et la Nouvelle-Zélande, toutes deux membres des Five Eyes, ne se sont pas fait prier longtemps.

Les choses ont pris un nouveau tournant ce week-end : désormais le monde entier pourrait être impacté. Poussant le curseur plus loin encore, le président américain a signé le 15 mai une ordonnance interdisant les transferts technologiques entre les entreprises américaines et toute firme étrangère considérée comme à risque –le texte ne visait nommément ni la Chine ni Huawei, mais son esprit le faisait assurément.

Le 19 avril, Reuters nous apprenait que Google, sans tarder, avait décidé de se plier à l’ordonnance. Coup de tonnerre : le géant américain déclarait couper ses liens commerciaux et technologiques avec Huawei.

Ces liens sont évidemment nombreux, à commencer par la licence Android : celle-ci a été révoquée et, avec toute nouvelle version ou mise à jour de son système d’exploitation, Huawei perd l’accès aux services et applications Google (Gmail, YouTube, Chrome) ainsi qu’au store Google Play. Seuls les logiciels en open source restent exploitables.

Tache d’huile

C’est désastreux pour Huawei, mais également pour sa clientèle : les propriétaires d’un smartphone de la marque chinoise –ou de sa filiale Honor– pourraient être impactés lors de futures mises à jour.

Celles et ceux qui lorgneraient sur l’acquisition prochaine de l’un de ces appareils peuvent en revanche s’attendre à le voir amputé des produits Google non open source. Ce qui change terriblement la donne et pourrait, dans un marché hautement concurrentiel, porter un coup majeur au développement de Huawei –45,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018, en hausse de 45% par rapport à l’année précédente.

Mais surtout, la décision de Google semble n’avoir été que le coup d’envoi d’une série d’uppercuts technologiques. À la suite de la firme de Mountain View, d’autres géants américains ont décidé de ne prendre aucun risque juridique en mettant eux aussi fin à leurs liens avec Huawei.

Intel, qui fournissait à l’entreprise chinoise des processeurs pour ses serveurs et ordinateurs portables, Qualcomm et Broadcom ont ainsi suivi le mouvement, aggravant les difficultés à venir de Huawei qui pourra tout de même compter sur les puces de sa propre division, HiSilicon.

Double tranchant

Ce qui était jusqu’ici une guerre tiède, menée notamment à coups de taxes douanières, a donc pris quelques centaines de degrés en une poignée de jours pour devenir incandescente. Cette interdiction des transferts technologiques entre les États-Unis et la Chine est un levier puissant pour Donald Trump dans ses négociations commerciales avec le gouvernement de Xi Jinping.

Mais, comme le note TechRadar, c’est une arme à double tranchant. Les sociétés visées par la liste noire ne seront pas les seules victimes de cette nouvelle barrière : leurs fournisseurs américains perdent également, par la même occasion, de très importants clients.

La guerre commerciale est aussi une mauvaise nouvelle pour la clientèle américaine : comme celui de centaines d’autres produits de consommation courante, le prix des iPhone pourrait augmenter, mettant Apple en difficulté.

Le bannissement de Huawei du marché américain de la 5G, sur des bases incertaines, risque par ailleurs de pousser les États-Unis à se tourner vers d’autres spécialistes, Nokia ou Ericsson, qui ne sont pas plus américains, et dont les solutions sont beaucoup plus dispendieuses.

Plus grave peut-être: dans une tribune publiée par Fast Company, le fondateur du MIT Media Lab Nicholas Negroponte a expliqué début mai que la fermeture voulue par l’administration Trump, contre l’avis de ses propres services de sécurité, revient à se couper d’une source importante de recherche, d’innovation et de financement.

Donc, potentiellement, à se mettre à la traîne du reste du monde –ce n’est sans doute pas ce que Donald Trump avait en tête en bombant ainsi le torse face à la Chine.

Slate fr