
Le problème de la mortalité maternelle, néonatale et infantile préoccupe le gouvernement du Tchad et ses partenaires. Un atelier de cinq jours est ouvert ce 28 Mars dans un hôtel de la place pour réfléchir sur les pistes de solutions à permettre au Tchad d’atteindre ses objectifs sanitaires d’ici 2030. Plusieurs thèmes seront débattus par les experts en santé venus de l’extérieur.
Ouvrant ledit atelier, le Premier Ministre de Transition, représentant le Président de la Transition a rappelé l’importance de la santé et les engagements de l’état et ses partenaires mobilisés à éradiquer le taux élevé de mortalité des femmes lors d’accouchement. Pour le PMT, le dialogue national sur la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile qui se tient actuellement est une opportunité pour mieux appréhender les facteurs induisant une mortalité élevée de couches vulnérables et de rechercher les solutions idoines et appropriées.
Selon le PMT, la situation sanitaire de la mère et de l’enfant est caractérisée par une mortalité très élevée comparée aux pays de la sous-région africaine et du monde. Les données sanitaires affichent des statistiques inquiétantes voire alarmantes, ceci appelle une action urgente et rigoureuse de tous les secteurs, a-t-il indiqué. En rappelant que depuis une quinzaine d’années, le gouvernement du Tchad et ses partenaires ont donné comme priorité la santé.
Beaucoup de ressources sont mobilisées pour la réduction de taux de mortalité au Tchad, mais dans tout ça rien a évolué positivement pour de très peu et loin des objectifs attendus. Cette assise permettra d’échange, d’analyse profonde pour trouver des solutions qui pourraient améliorer la qualité sanitaire au Tchad.
Ministre de la Santé, Dr Abdoulmadjid Abdrahima renchérit que les problématiques des décès maternels et infantils ont été retenues comme une urgence nationale. Et pour parvenir à circonscrire cette situation, l’apport de la société civile, des leaders religieux, traditionnels et toute communauté est nécessaire.
La situation de la mortalité maternelle, néonatale et infantile demeure très préoccupante dans notre paye et plus pratiquement à la traine des pays de la sous-région africaine et même au monde, précise-t-il.
Selon les données les plus récentes, Dr Abdoulmadjid Abdrahim indique que le taux de mortalité maternelle est de 860 décès pour 100 000 naissances vivantes. Par exemple au Tchad, 19 femmes meurent chaque jour en donnant naissance.
Il souligne que les causes de ces décès sont multiples et variés:
- Pour les décès maternels : les hémorragies représentent à elles seules 34%, suivies d’hypertension artérielle 19%, les causes indirectes 17%, les autres causes directes 11%, les sepsis(infections) font 9% et avortement 9%.
-Pour les décès néonataux: les intra parfum représentent 33% suivies de la prématurité 26%, les infections 18%, la pneumonie 8%, les malformations congénitales 6%, le tétanos 2%, la diarrhée 1% et autres 6%.
Malheureusement au Tchad, les causes sont beaucoup plus mortelles du fait que d’autres sous-jacents qui constituent des barrières en temps opportuns pour une prise en charge rapide et appropriée, notamment les trois(3) retards qui sont des véritables obstacles d’accès aux soins:
Retard lié à la décision de consulter les services de santé
Retard lié aux difficultés à trouver des moyens de transport pour arriver à l’hôpital
Retard de recevoir un traitement adéquat au niveau de l’établissement de la santé.
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Pour lutter contre ces morts dues à la naissance, il faut une campagne de sensibilisation des cadres du pays. Raison pour laquelle les hommes religieux, le gouvernement et ses partenaires, les hommes de presse, les organisations de la société civile sont impliqués pour encourager cette couche à courir à l’hôpital où centre de santé pour que la malade soit vue par le médecin, a-t-il conseillé.
Yorhein Ongsi Aristide