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TCHAD : « J’ai créé le parti UNAT quand j’étais encore sur le banc de l’école. J’étais très jeune et inspirée par les leaders politiques et les philosophes tels que Aristote »

Après treize ans de création de son parti politique Union nationale pour l’Alternance au Tchad (UNAT), la présidente, Ndjelar Koumadji Mariam est l’une des plus jeunes femmes à s’intégrer dans l’environnement politique tchadien. Votre journal en ligne tachad.com s’est entretenu avec elle sur la création de son parti, ses ambitions et visions, son leadership et les législatives de 2019.

Tachad.com : Pourquoi vous avez créé le parti UNAT ?

NKM : J’ai créé le parti UNAT en 2006. Le numéro de folio est 111, quand j’étais encore sur le banc de l’école et j’étais très jeune et inspirée par les leaders politiques et les philosophes tels qu’Aristote et je m’étais dit que j’avais déjà cette conviction. Donc j’avais embrassé la politique dès mon bas âge et j’ai créé ce parti à l’âge de 22 ans pour essayer de réunir le peuple tchadien, pour se compléter dans l’harmonisation et vivre tous ensemble dans le mérite. Orpheline de 6 ans, j’ai vu comment je m’étais battu et travaillé dur pour être ce que je suis aujourd’hui alors je me suis dit que je pourrais en tant femme apporter de changement un jour dans mon chère pays le Tchad.

Tachad.com : Quelles sont les ambitions, objectifs et valeurs de l’UNAT ?

NKM : Quand on crée un parti, ce n’est pas pour avoir de subventions. Bien évidemment, on le crée pour avoir des ambitions. Au Tchad, on n’a tendance à minimiser la femme, pourtant, elle peut être à la hauteur de tout et dans toutes les sociétés. Ce n’est pas du clientélisme mais du mérite. Il y a beaucoup des élites intellectuelles qui souffrent. Moi, en tant que femme politique, je serai celle-là qui doit faire changer les choses. Qui veut peut ! Donc avec nos convictions et la direction que nous prenons, inchallah l’UNAT va changer les choses.

Tachad.com : Quelle est votre vision future pour la politique tchadienne en tant que quatrième femme tchadienne à créer un parti politique ?

NKM : Quatrième oui, mais surtout la benjamine des chefs de partis politiques, du côté homme ou femme, je suis la toute petite. Vous savez, les benjamins dans une famille, il ne faut jamais les négliger. Donc cette benjamine-là, Ndjelar Koumadji Mariam pourrait changer les choses. J’ai besoin qu’on me donne confiance. Je ne promets pas. Je n’ai pas d’argent mais celui qui est dans l’effort, qui oublie le clientélisme et qui est dans le mérite peut éventuellement compter sur nous. Nous avons besoin de travailler tous ensemble. Nous serions, ceux qui sont ouverts d’esprit, capable de rencontrer des gens, échangé entre les ainés et nous même pour notre développement. Gouverner n’est pas seulement être seul, gouverner c’est être avec des personnes compétentes. Gouverner c’est écouter, aller voir le problème. Le tchadien aujourd’hui est brutal, voleur, brigand. Le tchadien ne compte pas sur lui, il compte sur l’oncle, le petit frère de petit frère donc pour moi qui ait toujours rêvé et penser sur moi-même, il faudrait que tous les tchadiens essayent de se dire : on peut y arriver, comment y arriver, c’est changer la mentalité. C’est combattre la gabegie, la corruption. Quand on n’a de problèmes, il y a toujours de solutions. L’UNAT est sur une bonne piste et une bonne base pour changer les choses pour le peuple tchadien qui en a marre. Aujourd’hui, presque 70% des tchadiens riches sont plus au Tchad parce qu’ils en ont marre et c’est les pauvres qui sont restés pour crever. J’en appelle à tous les tchadiens que nous réussirons dans l’effort puis essayer de discuter. Sur l’emblème de l’UNAT, j’ai réuni les quatre bras parce que nous venons des ethnies différentes. Du nord au sud et de l’Est à l’Ouest et c’est ça le tchadien.

Aujourd’hui, le tchadien est divisé donc je souhaiterai personnellement que cette haine s’arrête entre nous les tchadiens et qu’on donne la chance vraiment à ceux qui méritent. 

Tachad.com : Quels types de leadership voulez-vous mener pour la transformation, le changement et le développement de la société tchadienne ?

NKM : Pour changer, il faut avoir un comportementsur soi-même pour évoluer. En 2014, j’avais fait des très belles propositions. Nous avons vu la crise arriver et malheureusement nous qui étions parti allié pensions qu’on allait nous associer pour voir nos propositions et qu’on n’allait pas arriver là. Tant qu’on ne revoit pas le taux directeur et ça, il faut être économiste ou financier pour le comprendre. Et accorder les crédits aux entreprises. De lutter contre la gabegie et mettre le système à plat c’est-à-dire faire un bon découpage administratif pour qu’on dise que le moteur est à zéro. Et maintenant recruter ceux qui peuvent travailler, ceux qui iront en retraite, ils y vont. Ceux qui veulent travailler travail.  

Tachad.com : Est-ce que votre parti ira aux élections législatives de 2019 ?

NKM : Bien évidemment dans toutes les régions du Tchad où l’UNAT est implanté puisque nous sommes entrain de redynamiser le parti. Pour les gens, quand on est un parti, il faut s’adhérer pour manger. Comme je l’ai dit, chez l’UNAT il n’y a pas la mangécratie. Chez l’UNAT c’est l’effort, c’est travailler ensemble, c’est de mettre toutes les idées ensemble parce que dans l’UNAT nous avons des élites intellectuelles qui pourront éventuellement changer les choses. En tant que femme, je leur fais confiance et nous travaillons tous ensemble dans cette direction là et nous sommes prêts à affronter les élections législatives de 2019.

Tachad.com : Un dernier message ?

NKM : Au gouvernement c’est de voir le mérite, d’essayer de changer dans ce rythme-là mais aussi d’éradiquer la corruption qui est un fléau qui nous tue à petit feu. Aujourd’hui, c’est les jeunes qui meurent.  On se réveille un matin et on retrouve qu’il a 19 ou 20 ans et il est mort parce qu’il a un arrêt cardiaque. Quand j’étais petite, arrêt cardiaque et des petites maladies c’étaient des vieux mais maintenant c’est des jeunes. Et ces pauvres jeunes qui sont là pour servir le pays sont entrain de partir à tout petit feu parce qu’ils n’ont pas leur place. Et on n’est obligé de tout acheter pour avoir.

Le peuple a besoin du peuple. On ne peut pas dormir tranquillement quand on n’a faim. Franchement, tous ces paramètres m’énervent tous les jours quand je me lève et que je vois le peuple tchadien, je suis énervée. 

Propos recueillis par Djimnayel Ngarlenan et Kita Ezéchiel

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