Juste après la conférence de sécurité tenue à Abéché soldée par plusieurs résolutions et recommandations en vue d’atténuer les tensions dans ces provinces en fermentation, une mutinerie qui en dit longue balaie le passage du président Déby.
Du 03 au 04 octobre 2019 à Abéché, la capitale de la province du Ouaddaï s’est tenue la 4ème conférence des gouverneurs des 23 provinces du Tchad précédée du conseil des ministres qui a statué sur l’évaluation de l’état d’urgence instauré dans les trois (03) provinces : Sila, Ouaddaï et le Tibesti. Une rencontre qui devrait prendre en compte toutes les sensibilités à tous les niveaux. Mais avec ces récents évènements à la Maison d’Arrêt d’Abéché, à peine 72 heures après le départ de Déby, déduit que les attentions étaient orientées sur les butins qui seraient partagées après la tenue de cette conférence. Cette situation donnera raison aux citoyens lambda que le président Déby s’est entouré que des hommes qui réfléchissent que sur leurs panses.
Comme dit un adage populaire : « Ventre affamé n’a pas d’oreille ». C’est une leçon que Déby et ses compagnons de mangement doivent comprendre que l’homme est prêt à mourir pour son ventre. Les raisons qui auraient poussées ces prisonniers à mutiner, ce sont des conditions de détention. Les conditions d’incarcération étaient donc au cœur de la mutinerie et les lenteurs de la justice, aussi. Certains détenus semblent expliquer pourquoi certains dossiers avancent plus vite que d’autres. Ils se sont donc mutinés pour protester contre l’injustice judiciaire et sociale.
Certains témoins ont fait comprendre que les prisonniers ont échangé des tirs avec les militaires ? N’est-ce pas là un paradoxe ? « C’est après plusieurs heures que l’armée est parvenue à reprendre le contrôle de la Maison d’Arrêt », dit un témoin. Les militaires auront dit qu’ils sont fatigués de voir les semblables comme eux souffrir. L’on se pose la question : sont-ils vraiment des militaires tchadiens ? Les témoins rapportent, que, une vingtaine de coups de feu venus des deux côtés ont été entendus. « Les militaires tirent ainsi que les prisonniers ». « Les militaires n’arrivent pas à maîtriser la situation ». Inadmissible, d’où sont sorties ces armes ? Les militaires sont-ils dépasser ? Cela est-il une défaillance sécuritaire ? Autant des interrogations sans réponse. Si tel en est le cas, même le palais rose de Djabalngato n’est pas en sécurité. Déby doit revoir son système sécuritaire pour éviter le pire.
Il (Déby) aurait raison d’imputer la responsabilité des escalades de violence dans les provinces aux hommes politiques et certains cadres en relevant certaines contrevaleurs érigées en règle dans l’administration publique et qui méritent une correction immédiate. Cette interpellation du Chef de l’Etat ne doit pas s’arrêter au niveau de l’administration civile mais aussi l’administration pénitentiaire pour revoir et/ou réorganiser ses cellules afin d’améliorer les conditions de vie des détenus sur l’ensemble du territoire tchadien. Sinon les autres Maisons d’Arrêt emboiteront le pas un jour.