À peine une semaine de prise de décisions allant dans le sens du bien-être de la population tchadienne, en interdisant les circulations de minus–bus à travers la ville de N’Djamena, fermeture des églises, mosquées, alimentations, agences de voyage…, les conducteurs des motos taxi (clandomen) deviennent des rois en transport et urbain et interurbain.
Toutes exigences du gouvernement pour lutter contre le coronavirus sont observées par les usagers et toutes couches concernées. Lorsqu’on fait un tour à travers la ville de N’Djamena, la ville est moins mouvementée. Les rues sont envahies par les piétons, qui jalonnent le long de chemin jusqu’à leur destination faute de manque de bus. Le nombre de taxis insuffisant, oblige un bon nombre des usagers à faire à pied jusqu’au lieux de leur service. La distance n’est rien pour certains, d’autres par contre préfèrent aller avec les motos taxis. C’est là où les conducteurs des motos taxis sucrent les doigts.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. « Depuis quelques jours mes chiffres d’affaire passent du simple au quatriple », lance Hissein rencontré sur l’avenue Jacques Nadingar. Une réjouissance partagée par Madji à Dembé. « Puisque la demande est forte, nous sommes obligés d’augmenter nos tarifs de transport », souligne-t-il. « Avant de Dembé à Walia, c’est entre 250 et 400 FCFA mais maintenant en absence des bus, c’est entre 500 et 1000 FCFA », nous confie-t-il.
« Ils nous taxent trop cher, en absence des bus, ils deviennent des rois en déplacement », se lamente Florence rencontrée non loin de la Bibliothèque nationale. Devant cette situation, il n’y a pas de choix pour Abdoulaye qui quitte Amtoukoui pour grand Marché pour ouvrir sa boutique de vente des denrées alimentaires. Pour arriver à son lieu de commerce, il dépense 2 500 à 3 000 FCFA journalier. « Au par avant, je payais 400 FCFA pour allée-retour. Cette situation impacte négativement sur mon commerce », déplore-t-il.
Ce n’est pas seulement les conducteurs des motos taxis, qui profitent de cette situation. Les vendeurs de caches nez ont augmenté les prix. Un cache nez qui se vendait à 50 FCFA, est aujourd’hui à 500 FCFA.
Selon les usagers, le prix de taxis passe du simple au triple. Un taximan rencontré dément le prix de taxi dont déplorent les clients. D’après lui, compte tenu de nombres de place limitée à 4 passagers, cela ne couvre pas le prix de l’essence. C’est ce qui a fait que le prix se fait par distance. La distance qui était à 100 FCFA est passé au double (200 FCFA), ainsi de suite, explique-t-il.
Devant cette situation, les conditions de vie des ménages pauvres s’aggravent. Mais que fera le gouvernement tchadien pour permettre à ces derniers de maintenir son souffle de vie ? Des mesures ont été prises pour le bien-être de la population mais penser aussi aux mesures d’accompagnement serait meilleur.
Reportage : Yorhein Ongsi Aristide