Dieu n’a pas interdit aux chrétiens d’entreprendre. Les colons africains ont aveuglé nos grands parents à ne s’occuper que de spirituel voilà que cette mentalité ne les quitte et ils empêchent aux jeunes de faire des grandes affaires pour se prendre en charge. C’est pour corriger cette mauvaise façon de concevoir les choses que le centre culturel évangélique en collaboration avec la jeunesse de l’Assemblée chrétienne la Bonne Nouvelle et la jeunesse évangélique africaine de l’église baptiste d’abena ont organisé conjointement le salon des métiers, de l’entreprenariat et de l’innovation sociale du 10 au 15 Février 2020 dernier à N’Djamena dans les locaux de l’Assemblée la Bonne Nouvelle.
Placé sous le thème central « le mandat social du chrétien », un thème qui selon les organisateurs est un appel à la prise de conscience des chrétiens d’entreprendre pour répondre à cette obligation divine. Pour l’évangéliste Abdoulaye Manyangar, l’un des orateurs de la formation, le mandat ici consiste à aider les deminus, les orphelins, les veuves, visiter les malades, les prisonniers, à secourir les réfugiés, à annoncer la parole de Dieu aux non atteints, de veiller sur les âmes selon l’épître de de Jacques chapitre 1 et les versets 27. Tout ceci dit-il, demande de moyens financiers, car Dieu nous demande de ne pas seulement agir en parole mais aussi en acte alors le chrétien est appelé à entreprendre pour répondre à cet ordre divin, dans la sainteté et l’intégrité.
Pendant six jours, les jeunes chrétiens ont été équipés avec plusieurs thèmes, panels,et partage des expériences des aînés dans l’Entreprenariat. Pour Andréas Koumato, il ne faut pas toujours continuer à penser à la fonction publique mais oser à entreprendre pour être autonome. Le grand conseil qu’il a donné à l’assistance en tant que chrétien, « il faut entreprendre dans la crainte de Dieu. Ne pas oublier Dieu sinon ce serait de gâchis total ». Un conseil partagé aussi par le directeur de CCE pasteur Paul Djidete.
Pour Apollinaire responsable de la maison de petite entreprise (MPE), « il ne faut pas toujours penser à avoir beaucoup d’argent avant de se lancer car même avec zéro franc on peut créer quelques choses ». Le problème c’est le manque de volonté et la peur d’échec qui bloque beaucoup de personnes. En entreprenariat, qu’il pleuve ou qu’il neige les difficultés sont là mais il faut savoir les surmonter et confier ce qu’on veut à Dieu », exhorte-t-il.
Pour les panélistes, ce n’est pas facile d’initier quelques choses au Tchad, car les tchadiens n’aiment pas encourager les débutants et leurs produits. Ils aiment beaucoup plus ce qui vient de l’extérieur que de l’intérieur du pays. D’une part l’État est là pour arnaquer encore les entrepreneurs qui sont à leur début. Tantôt impôt, tantôt droit de place, ces comportements n’encouragent pas certains jeunes à se lancer dans une affaire.
Au Cameroun voisin, les entreprises qui sont à leur début, l’État camerounais leur accorde 3 ans d’essai. C’est après trois ans qu’ils viennent pour réglementer leur droit, cela ne se fait pas au Tchad, observent les panélistes avant de confirmer qu’avec le peu qu’ils ont commencé cela leur a permis de voyager même à l’extérieur du pays, assister à des grandes expositions de leur produit et gagner même les prix. Fati, l’une des panélistes et responsable de bounabio, conseille aux jeunes qui »au lieu de passer le temps sur les réseaux sociaux pour liker, il faut chercher les opportunités à entreprendre, car au Tchad, toutes les conditions sont réunies pour décourager, mais il faut savoir aller de l’avant ».
Quand à l’assistance, elle se dit satisfaite de ce salon des métiers, car cela leur a permis d’acquérir beaucoup de connaissances et même les opportunités à saisir en lignes pour pouvoir se lancer. Elle a remercié les organisateurs et leur demandant à penser également aux jeunes des autres provinces qui ne pensent qu’à la fonction publique comme dernier recours.
Par Yorhein Ongsi Aristide