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Média : violation de la loi de presse

Depuis le 16 août passé, Abderamane Boukar Koyon, directeur de publication du journal satirique Le Moustik, et Martin Inoua Doulguet du tri-mensuel Salam Info, croupissent derrière les barreaux de la maison d’arrêt d’Amsinéné de N’Djamena. Ils sont accusés de diffamation par l’ancienne ministre de la Santé, Toupta Boguéna.

Au Tchad, les délits de presse sont dépénalisés depuis 2010. Le 16 août dernier, deux directeurs de publication ont été arrêtés et mis en détention provisoire pour diffamation sur ordre du procureur de la République. Cette décision du procureur de la République, censée connaitre et appliquer les droits, viole allègrement la loi en vigueur sur la presse écrite et des média électroniques au Tchad.

Présentés au parquet de grande instance de N’Djamena suite à une plainte de l’ancienne ministre de la santé, Mme Toupta Boguena, qui estime être diffamée par ces deux journaux. Les deux confrères sont conduits à la maison d’arrêt. Pourtant la loi 31 relative au régime de la presse au Tchad a dépénalisé le délit de presse même s’il y a diffamation. Selon les observateurs de la loi, les deux directeurs de publication devraient être simplement cités à comparaitre libre.

Nonobstant la dépénalisation des délits de presse au Tchad, les hommes des média subissent de plein fouet les dérives du pouvoir entravant les professionnels à bien exercer leur travail.

Le Tchad qui a occupé la 122e place sur 180 selon le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2019 doit faire montre pour conserver et/ou enjamber ce rang.

Pour Me Olivier Gouara l’avocat de Martin Inoua Doulguet,  estime que cette détention provisoire « va à l’encontre de la loi qui régit la presse » et dénonce « une irrégularité de procédure » de la part du procureur, qui a décidé de déclencher une procédure en flagrant délit pour des faits non punissables d’emprisonnement.  « La procédure normale aurait été de les citer à comparaître libres devant le juge », ajoute-t-il.

Reporters Sans frontière souligne de son côté que : « au Tchad, la diffamation n’est plus passible de peine de prison depuis 2010. En plus d’être totalement absurde, la détention préventive de ces deux journalistes est illégale et montre que les autorités font peu de cas du droit de la presse, estime le bureau Afrique de RSF. Ces journalistes doivent être immédiatement libérés, sans attendre que l’affaire soit jugée sur le fond »,

Les deux journalistes doivent se présenter au tribunal jeudi 22 août.

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