L’INTERNET SANS FRONTIÈRE ET L’INTERNET SOCIETY FACE A LA RÉACTION DU GOUVERNEMENT TCHADIEN

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Après l’incinération des équipements radioélectriques le 21 novembre dernier par le gouvernement du Tchad, le représentant de l’Internet Sans Frontière au Tchad M. Blaise Noubarassem et  le président du Chapitre Internet Society M. Tidjiani Mahamat Adoum par ailleurs consultant en Techniques de l’Information et de la Communication (TIC) en Afrique centrale ont chacun réagi à travers un communiqué de presse et une interview hier 22 novembre 2018.

Les internautes tchadiens sont dans l’impasse de la connexion Internet depuis mars 2018 les poussant ainsi à la violation des lois en vigueur. Ne pouvant pas rester main liées, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) a procédé à l’incinération de ces équipements saisis après missions de contrôle et d’information pour « décourager » les usagers. Cette lutte a heurté la sensibilité et le silence du représentant de l’Internet Sans Frontière au Tchad M. Noubarassem Blaise : « Nous sommes tout à fait d’accord que cette activité constitue une perte certaine pour l’État tchadien sur le plan économique. Mais l’on se demande, si l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) s’est-elle penchée sur les raisons qui poussent bon nombre des tchadiens à recourir aux réseaux étrangers pour se connecter ? Le Tchad demeure l’un des pays où la connexion d’Internet est la plus chère. Avec un débit de connexion complètement nul, qui ne répond pas aux standards mondiaux, les usagers croisent le fer pour être branchés à l’information ».

Pour le représentant de l’ONG Internet Society : « Nous au niveau de l’Internet Society, nous soutenons ce que l’ARCEP a fait parce que son premier rôle est de jouer à l’arbitre de tous les fournisseurs d’accès à l’Internet ici au Tchad. Elle doit promouvoir la concurrence loyale entre les différents fournisseurs d’Internet au niveau local. Cependant, s’il y a un fournisseur d’Internet qui couvre illégalement, sans payer le spectre à l’autorité de régulation nationale, il y’a déjà une concurrence déloyale. Il revient de droit à l’ARCEP de gérer cette situation. C’est ne que le début, nous l’encourageons d’aller plus loin dans ce contrôle, car il y a toujours des niches qui ne sont pas encore détectées » encourage le président du Chapitre Internet Society M. Tidjiani Mahamat Adoum. Il poursuit que l’ARCEP doit aller plus loin brouiller le signale depuis la frontière Tchad-Cameroun. Car selon lui, ce même travail est fait de l’autre côté au Cameroun et qu’aucun fournisseur tchadien du domaine, n’a le droit de vendre son service (téléphonie mobile) la-bas.

Bien que l’article 39 du décret N°1606/PR/PM/MPNTIC/2014 du 16 décembre 2014, portant organisation et fonction de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) donnant droit à cette institution de faire valoir ses devoirs et droits, l’Internet Sans Frontière pense qu’ « au lieu d’aller en guerre seulement contre les utilisateurs des équipements radioélectriques non autorisés par l’État tchadien, le gouvernement doit faciliter l’accès à l’Internet à tous les citoyens tchadiens en levant la censure des réseaux sociaux et revoir en baisse le tarif très élevé de la connexion Internet au Tchad ».

Cette idée est aussi partagée par son confrère de l’Internet Society avant de sonner la cloche d’alarme aux fournisseurs locaux : « Cette interpellation, doit aussi être l’occasion à nos fournisseurs d’Internet de sentir la menace par rapport à cette situation et qu’ils revoient en baisse le prix de la connexion pour que, toute la population aient l’accès à l’Internet et pour ne plus tricher ailleurs. La population doit aussi s’aligner derrière la voie juste pour que les choses changes », a déclaré le président du Chapitre Internet Society et consultant de TIC M. Tidjiani Mahamat Adoum.

En attendant que la lutte se poursuive de tous les côtés pour ramener chacun dans ses droits et devoirs, il serait nécessaire et judicieux de lever la censure sur l’utilisation des réseaux sociaux et de penser à l’efficacité des services locaux.

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