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Carnet de route : « Le Tchad a beaucoup changé en 45 ans sur le plan démographique, économique, social, et culturel », Dr Bé-Rammaj Miaro-II

Après son séjour de 111 jours du 04 octobre 2018 au 24 janvier 2019 au Tchad, le représentant du forum social mondial (FSM), Dr Bé-Rammaj Miaro-II nous partage ses expériences et difficultés rencontrées au pays de Toumaï. Des riches enseignements avec pleine des leçons de vie d’un pays qu’il a laissé pour séjourner à Gatineau au Canada depuis des décennies.

 

« J’avoue qu’il est difficile de résumer mes nombreuses activités et impressions ».Le voyage du Dr Miaro-II au Tchad est non seulement de revoir les membres de sa famille restreinte et élargie, visiter les villages et les tombes de son père et de sa mère, mais plutôt une occasion de poursuivre ses recherches sur les généalogies des chefferies et des sultanats au Tchad, rencontrer et encourager les organisations de la Société civile à créer un Collectif du Forum Social Mondial (FSM) dans la perspective de l’organisation d’un forum social national au Tchad en 2020. Aussi, examiner et réfléchir sur  la situation politique, économique, sociale, et culturelle de son  pays natal.

 

L’homme qui a pour résidence la commune de Koundoul à 22 kilomètres environ de la capitale, ses 111 jours l’ont permis de faire au sud du pays, précisément à Sarh, puis à Bébo-Pèn, en passant par Doba et Bédjondo. « Je n’ai pas pu aller dans la partie septentrionale du pays, sauf au nord du cimetière Lamadji, dans le secteur Pont Belelé où des amis m’ont fait visiter leurs deux (2) kilomètres carrés de patrimoine foncier.  Je peux affirmer que le Tchad a beaucoup changé en 45 ans sur les plans démographique, économique, social, et culturel », renseigne-t-il.

 

Un constat amer sur la vie sociale

 

Dr Bé-Rammaj Miaro-II, affirme qu’il y a une explosion démographique (saut de 3 millions à près de 14 millions d’habitants).Le remplacement sans transition de l’agroéconomie (notamment cotonnière et céréalière) à l’exploitation pétrolière laisse les populations rurales méridionales dans un dénuement et dans une pauvreté inqualifiables, avec une incidence visible sur leur alimentation et sur leur état de santé physique ; l’éducation et la santé sont dans un chaos inextricable ; le Tchad semble entrer dans une hibernation culturelle sans précédent dans un pays qui est pourtant un véritable carrefour culturel, où coexistent depuis des siècles des expressions culturelles des plus vigoureuses.

 

Le tour fait dans la partie Sud du Tchad lui a permis de constater et de jeter un regard critique sur la promotion de la musique tchadienne. « Aujourd’hui, si vous voyagez dans des immenses cars de l’ère pétrolière de N’Djaména vers des villes du sud du pays, vous subissez sans interruption pendant tout votre voyage des vidéos et clips d’artistes soudanais, avec parfois deux ou trois clips en Arabe tourcou ou arabe tchadien ! Pendant mes deux voyages en car dans le sud du pays, je n’ai pas visionné une  seule vidéo ou un clip en Sara ! Tout se passe comme si les 4,5 millions (plus d’un tiers de la population du pays) de Tchadiens de la région méridionale n’existent plus, ne chantent plus, ne dansent plus, ne créent plus ! Et pourtant au niveau international, le ballet tchadien à lui seul, avec ses nombreuses figures de danses (Dala, Saï, Bayan, Ndo, Kolbet, Sara Kaba…) tient sur le réseau « Youtube » une place de choix », s’exclame-t-il.

 

Dr Bé-Rammaj Miaro-II invite toute la Diaspora tchadienne, à se mobiliser pour aller au secours de leur pays d’origine. « Elle a la chance de vivre dans des pays plus avancés sur  le plan des institutions démocratiques, économiques, et socioculturelles. Elle peut aider comme le font beaucoup de diasporas dans le monde. Il suffit qu’elle s’engage à le faire. Elle en est capable », souligne-t-il.

 

Création d’un collectif des associations de la société civile

 

Quant à la mission d’aider des organisations de la Société civile à créer un Collectif dans la perspective de l’organisation d’un forum social national en 2020, les résultats des contacts pris avec des associations de la société civile sont mitigés. « Aucune organisation de la société civile ne veut prendre la responsabilité de réunir d’autres organisations pour former le collectif en question. Tout le monde a peur sous la 4èmeRépublique », indique-t-il.

Le séjour de Dr Bé-Rammaj Miaro-II lui a permis aussi d’organiser une conférence débat avec les membres du gouvernement, les responsables d’organisations de la société civile ainsi que les syndicats. Une conférence qui a eu lieu, le 18 janvier 2019 dernier au CEFOD sur le forum social mondial et ses extensions sous la houlette du Ministre de l’Économie et du Vice-président de l’UST.

 

Considérant le climat social actuel au Tchad, Miaro-II recommande de s’attendre à un climat plus favorable à la formation d’un Collectif pour le forum social au Tchad. Ce qui amènera la Diaspora tchadienne en collectif à créer une ONG qui peut mobiliser des ressources humaines, financières, et matérielles pour aider le Tchad.

 

 

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